à Washington (Photo : Saul Loeb) |
[22/11/2010 21:57:46] NEW YORK (AFP) La police fédérale américaine (FBI) a perquisitionné les bureaux de trois fonds spéculatifs dans le cadre d’une vaste enquête pour délits d’initiés, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, tandis qu’un porte-parole de l’un des fonds a confirmé l’opération.
Les fonds visés sont Level Global Investors et Diamondback Capital, situés dans le Connecticut (Est), et Loch Capital, dans le Massachusetts, a précisé cette source ayant requis l’anonymat.
“Des agents du FBI ont visité nos bureaux ce matin (lundi) dans le cadre de ce que nous estimons être une enquête plus vaste dans le secteur des services financiers discutée dans les médias ce week-end”, a confirmé par courriel Andy Merrill, un porte-parole de Level Global joint par l’AFP.
“Nous coopérons pleinement avec les autorités et, en même temps, restons pleinement opérationnels et continuons à travailler assidûment pour nos investisseurs”, a-t-il ajouté.
Level Global Investors et Diamondback Capital sont tous deux dirigés par des anciens gérants du fonds spéculatif SAC Capital Advisors, qui serait particulièrement dans la ligne de mire du FBI, indiquait le Wall Street Journal lundi sur son site internet.
Loch Capital est dirigé par deux frères, Timothy et Todd McSweeney, liés à un gestionnaire de fonds arrêté l’an dernier dans le cas d’une autre affaire de délit d’initiés, celle du fonds Galleon, précisait le quotidien financier.
Interrogé par l’AFP, le FBI a refusé de confirmer les noms des sociétés visées. “Le FBI exécute des mandats de recherche autorisés par la justice”, s’est contenté d’indiquer Richard Kolko, porte-parole de l’antenne du FBI de Manhattan, sans plus de détails.
Les responsables de Diamondback Capital et Loch Capital n’étaient pas joignables.
Le Wall Street Journal a révélé ce week-end que les autorités américaines s’apprêtaient à engager des poursuites dans le cadre d’une enquête liée à des délits d’initiés, qui dure depuis trois ans.
Selon le quotidien, les autorités pourraient lancer des poursuites avant la fin de l’année dans cette affaire qui impliquerait des dizaines de consultants, analystes, banquiers d’affaires, opérateurs d’OPCVM ou de fonds spéculatifs et qui aurait permis de générer des dizaines de millions de dollars de profits illégaux.
Le délit d’initié consiste à divulguer ou utiliser des informations confidentielles sur des sociétés cotées.
Les enquêteurs examinent notamment si des banquiers de Goldman Sachs, un des plus grands noms de Wall Street, auraient dévoilé des informations liées à des fusions dans le secteur de la santé à des investisseurs.
Parmi les autres entreprises visées, les enquêteurs examinent aussi les pratiques de Primary Global Research, un cabinet californien qui met en relation des experts avec des investisseurs à la recherche d’informations sur les secteurs de la technologie et de la santé.
Cette affaire survient un an après celle du fonds spéculatif Galleon dont le fondateur Raj Rajaratnam est accusé d’avoir profité d’informations confidentielles pour réaliser 20 millions de dollars de profits boursiers.
Autre exemple de ce type d’affaires, un médecin français de 50 ans, Yves Benhamou, a été arrêté début novembre aux Etats-Unis.
Il est accusé d’avoir été rémunéré comme consultant par un fonds spéculatif pour lui donner des informations confidentielles sur des essais cliniques qu’il supervisait pour le compte du laboratoire de biotechnologies Human Genome Science.