à une réunion européenne le 17 novembre 2010 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[23/11/2010 11:14:40] MADRID (AFP) Le Trésor espagnol a émis mardi pour 3,256 milliards d’euros de bons à 3 et six mois, mais les taux qu’il a dû concéder ont été presque multipliés par deux par rapport à la dernière émission de ce type, signe d’un regain de tension après le plan de sauvetage irlandais.
La demande a été forte, atteignant 7,98 milliards d’euros, et l’Espagne, qui souhaitait capter entre 3 et 4 milliards, a donc atteint ses objectifs, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère de l’Economie.
Mais les taux moyens ont été de 1,743% pour les bons à 3 mois et 2,111% pour ceux à 6 mois, presque le double de ceux concédés lors de l’émission du 26 octobre, 0,951% et 1,285% respectivement.
Ces taux sont également supérieurs à ceux de la clôture de lundi soir: 0,950% pour les bons à 3 mois et 1,150% pour ceux à 6 mois.
Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Miguel Angel Fernandez Ordonez, a souligné mardi que les effets de la crise irlandaise “se sont étendus” de manière “rapide” aux pays périphériques de la zone euro et qu’ils “se sont fait sentir” sur la dette espagnole.
Les émissions obligataires de l’Espagne se sont renchéries ces dernières semaines, signe que les investisseurs croient moins en ses capacités de remboursement.
De même, la prime de risque espagnole (différentiel entre les taux à dix ans de l’obligation espagnole et du Bund allemand), indice de la confiance des marchés, restait en hausse mardi en milieu de matinée, atteignant 220 points de base.
La Bourse restait quant à elle dans le rouge, perdant 1,35% à 11H21 (10H21 GMT), au lendemain d’une journée de forte baisse (-2,68%), dans le sillage des inquiétudes autour du plan de sauvetage irlandais.
Le gouvernement socialiste espagnol a multiplié ces derniers jours les déclarations assurant que l’Espagne ne serait pas victime d’un effet de contagion face à l’Irlande, après avoir souffert du plan de sauvetage de la Grèce au printemps.
Mais les experts pointent les faiblesses de son économie, avec une croissance nulle, un taux de chômage de 20% (le plus fort de la zone euro) et des réformes (du marché du travail, des caisses d’épargne…) jugées encore insuffisantes pour atteindre son objectif de réduction du déficit.