Crise irlandaise : la crainte d’une contagion pénalise de nouveau les marchés

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Billets en euros, le 23 mars 2005 (Photo : Pedro Armestre)

[23/11/2010 18:01:46] PARIS (AFP) Loin d’avoir apporté un soutien, le plan d’aide à l’Irlande annoncé dimanche soir a renforcé les craintes d’une contagion à d’autres pays fragiles de la zone euro, pénalisant pour la deuxième séance consécutive l’euro et les marchés en Europe comme aux Etats-Unis.

Mardi, les déclarations se sont multipliées pour évoquer la situation périlleuse de la zone euro, des propos aux effets désastreux sur les marchés.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé que la zone euro était “dans une situation extrêmement sérieuse” après que le ministre des Finances allemand a affirmé que l’avenir de l’euro était “en jeu” devant les députés outre-Rhin.

Première victime de ce contexte, la monnaie unique a piqué du nez pour s’établir pour la première fois en deux mois, en-deçà de 1,34 dollar: à 18H20 (17H20 GMT), elle évoluait à 1,3385 contre 1,3622 dollar lundi à 22H00 GMT.

Sur le marché obligataire où se joue la dette des Etats, les pays susceptibles de subir le même sort que l’Irlande (Portugal, Espagne…) ont souffert et ont vu leur taux grimper. Or, une hausse des taux rend plus onéreux voire prohibitif le financement de ces pays sur les marchés.

Les taux irlandais à 10 ans progressaient à 8,024% contre 7,869% lundi soir, entraînant dans leur sillage les taux portugais à 10 ans, à 6,636% contre 6,523% la veille au soir et ceux de l’Espagne.

Jusqu’alors relativement épargnée, Madrid a vu ses taux monter de 16 points de base à 4,871%, signe qu’elle est, avec Lisbonne, une cible potentielle des marchés.

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és en Irlande

Enfin, les Bourses ont pâti de cet environnement, tirées à la baisse par la chute de l’euro et par les actions du secteur bancaire. L’indice sectoriel des banques en Europe a chuté de 3,59%.

“On constate depuis plusieurs semaines une véritable corrélation entre l’euro et les marchés européens. Quand l’euro baisse les marchés d’actions souffrent puisque cela dissuade les investisseurs étrangers de revenir sur les marchés européens”, explique Guillaume Garabédian, gérant d’actions chez Meeschaert Gestion Privee.

Comme lundi, la Bourse de Madrid a été très affectée, perdant 3,05%.

De son côté, la Bourse de Dublin a reculé de 3,37% et le marché britannique de 1,75%. Le CAC 40 parisien a lâché 2,47% et le Dax allemand 1,72%.

Aux Etats-Unis, la Bourse de New York était en baisse, en partie pénalisée par les tensions géopolitiques entre les deux Corée: le Dow Jones perdait 1,39% et le Nasdaq 1,74%.