ébat sur le budget, le 2 novembre 2010 (Photo : Francisco Leong) |
[24/11/2010 09:11:13] LISBONNE (AFP) Avions annulés, ports paralysés, métros fermés: la grève générale contre l’austérité était massivement suivie mercredi matin au Portugal, affectant fortement l’ensemble de services publics mais aussi les grandes entreprises.
Le secteur des transports était particulièrement touché: aucun avion n’était prévu mercredi au départ ou à l’arrivée des aéroports portugais, selon l’ANA, gestionnaire des aéroports portugais. Plus des trois quarts des trains ont été annulés et 60% des autobus, selon des chiffres fournis par les directions de Comboios de Portugal et Carris.
A Lisbonne, aucun métro ne circulera de la journée, et le transport fluvial entre les deux rives du Tage a été interrompu, ont confirmé le Metropolitano de Lisboa et la Transtejo.
La grève, convoquée par les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT, unies pour la première fois depuis 1988, paralysait également le secteur de l’éducation, avec de nombreuses écoles fermées, et de la santé, la plupart des hôpitaux assurant seulement un service minimum d’urgence, selon des sources syndicales.
Selon les syndicats, le mouvement était également “massif” dans les grandes entreprises, notamment dans le secteur de la construction automobile, avec plus de 90% de grévistes à Autoeuropa ou Sakhti.
Des piquets de grève avaient été mis en place dès avant minuit, notamment à l’aéroport de Lisbonne, où dix des onze pompiers de service avaient cessé le travail.
Mercredi matin, un incident a été signalé à l’entrée d’un centre de tri de la poste à Lisbonne, entre syndicalistes et forces de l’ordre. Selon une source syndicale, des éléments du piquet de grève ont été bousculés lors d’une “charge de la police” pour les déloger. “Il n’y a eu aucune charge”, a affirmé de son côté un porte-parole de la police nationale.
La dernière grève générale au Portugal remonte à mai 2007 et avait été organisée à l’époque par la seule CGTP, proche du Parti communiste, pour protester contre la politique de rigueur menée par le premier gouvernement socialiste de José Socrates, déjà pour redresser les déficits.
Le parlement portugais doit voter vendredi le budget 2011 qui doit permettre de ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l’an prochain, et prévoit notamment une baisse des salaires du secteur public, la diminution de nombreuses prestations sociales et des hausses d’impôts.
En dépit de ces mesures sans précédent censées apaiser les marchés financiers, le Portugal pourrait être contraint, selon nombreux analystes, de faire appel, après la Grèce et l’Irlande, à l’aide du FMI et de l’Union européenne pour se financer.