Madrid : “Un abîme nous sépare de l’Irlande”

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étaire d’Etat espagnol à l’Economie, José Manuel Campa (G) avec la ministre de l’Economie Elena Salgado, en avril 2010 (Photo : Dominique Faget)

[24/11/2010 09:08:26] MADRID (AFP) Le secrétaire d’Etat espagnol à l’Economie, José Manuel Campa, a estimé mercredi, dans un entretien au journal El Pais, qu'”un abîme” séparait les situations économiques espagnole et irlandaise, tentant d’apaiser les inquiétudes des marchés de ces derniers jours.

“Sans aucun doute, un abîme nous sépare de l’Irlande”, a-t-il déclaré, rappelant que l’Espagne est “un pays avec un bas niveau de dette publique, qui est dans un processus de consolidation fiscale qu’elle est en train de réaliser et qu’elle va terminer, qui vient d’approuver une réforme du marché du travail et des caisses d’épargne et qui va lancer une réforme des retraites et de la négociation collective”.

Interrogé sur les tensions de ces derniers jours, qui ont fait baisser fortement la Bourse madrilène et renchéri le coût des émissions obligataires, M. Campa a jugé qu’il s’agissait de “turbulences à court terme, qui passeront”.

“Il ne faut pas sur-réagir face à ce qui s’est passé ces derniers jours”, a-t-il estimé, “mais garder une ligne claire sur ce que nous devons faire”.

“A ce sujet nous avons peu de doutes. Pour cela nous avons le soutien des organismes internationaux”, a-t-il assuré.

“Je ne crois pas que les marchés aient des doutes sur le fait que ce que nous sommes en train de faire est suffisant”, a-t-il dit, ajoutant: “ce qui se passe est qu’il y a une grande volatilité à court terme, liée à des situations exceptionnelles, avec la première intervention du fonds de sauvetage européen pour l’Irlande”.

Le gouvernement socialiste espagnol a multiplié ces derniers jours les déclarations assurant que l’Espagne ne serait pas victime d’un effet de contagion face à l’Irlande, après avoir souffert du plan de sauvetage de la Grèce au printemps.

Mais les experts pointent les faiblesses de son économie, avec une croissance nulle, un taux de chômage de 20% (le plus fort de la zone euro) et des réformes (du marché du travail, des caisses d’épargne…) jugées encore insuffisantes pour atteindre son objectif de réduction du déficit.

Dans ce climat d’inquiétudes grandissantes, la Bourse de Madrid a ainsi clôturé mardi en baisse de 3,05%, dans le rouge pour la troisième journée consécutive et plus forte baisse en Europe.