ège de l’Anglo-Irish Bank à Dublin, en février 2009 (Photo : Peter Muhly) |
[24/11/2010 12:40:41] DUBLIN (AFP) Les fonds massifs que l’Etat irlandais s’apprête à injecter dans les banques du pays, grâce au plan d’aide international, devraient conduire à une nationalisation quasi-totale du secteur bancaire de l’ex-“Tigre celtique”, selon des informations mercredi de la presse à Dublin.
Sur les 85 milliards d’euros d’aide désormais attendus de l’Union européenne et du Fonds Monétaire international, une part conséquente doit servir à recapitaliser les banques, toujours au bord du naufrage malgré l’argent public qu’elles ont déjà reçu et la garantie apportée par l’Etat sur leurs dépôts.
La banque irlandaise la plus en difficulté, et une des deux premières par la taille, l’Anglo Irish Bank, a été nationalisée dès le début 2009, touchée de plein fouet par l’éclatement de la bulle immobilière après avoir accordé des prêts à tout-va.
Nécessitant d’être renflouée à hauteur de plus de 30 milliards d’euros (soit presque 20% du PIB de l’Irlande), elle appartient désormais à 100% à l’Etat.
Celui-ci est également déjà majoritaire dans deux établissements de crédit mutualiste de taille plus modeste, l’Irish Nationwide et l’EBS.
Un autre groupe bancaire majeur du pays, Allied Irish Banks (AIB), est en passe de devenir la propriété de l’Etat à 99% -contre environ 20% actuellement- après une recapitalisation imminente, assurait mercredi l’Irish Times.
AIB a annoncé la semaine dernière avoir enregistré une baisse de 13 milliards d’euros de ses dépôts depuis janvier et n’avoir pas trouvé preneur pour ses activités en Grande-Bretagne, dont la vente lui aurait permis de dégager un peu d’argent frais.
Dans le trio de tête des banques du pays, la Bank of Ireland (BofI) pourrait également passer dans le giron de l’Etat d’ici la fin de la semaine, selon la presse.
Longtemps considérée comme la banque la plus solide, car moins exposée aux prêts immobiliers que ses principales concurrentes, la BofI fait face elle aussi à une hémorragie de comptes détenus par les entreprises. Elle est en outre fragilisée par la descente aux enfers de son cours de bourse, qui lui a fait perdre plus de 90% de sa valeur d’avant la crise, soulignait l’Irish Independent.
L’action d’AIB a chuté de son côté plus de 70% depuis le début de l’année.
Un autre établissement de crédit coté en Bourse, Irish Life and Permanent, participe aux discussions avec les experts de l’UE et du FMI, venus sur place pour mieux cerner l’ampleur des dégâts et des besoins.
Les établissements bancaires concernés n’ont fait aucun commentaire.
Selon les experts, la quasi-nationalisation du secteur bancaire irlandais aurait l’avantage, malgré son coût, de permettre à l’Etat -et par ricochet à la communauté internationale- d’avoir la main pour superviser sa restructuration et la cure d’amaigrissement drastique qui va lui être imposée.