écran d’information sur les obligations étrangères, le 10 mai 2010 à Paris (Photo : Thomas Coex) |
[24/11/2010 13:30:09] PARIS (AFP) Les risques de contagion de la crise irlandaise continuaient à peser mercredi sur la monnaie unique et le marché de la dette des Etats, illustrant la défiance des investisseurs à l’égard de la zone euro.
Les places boursières après leur déroute de mardi, étaient toutefois épargnées, profitant d’un redressement technique et surtout d’un bon indicateur en Allemagne.
En revanche, sur le marché des changes et celui des obligations, les turbulences, qui ont commencé avec l’annonce d’un plan de sauvetage des banques irlandaises dimanche soir, continuaient à être les plus sévères.
Loin d’apaiser les marchés, cette annonce a ravivé les craintes d’un risque de contagion à d’autres pays fragiles de la zone euro, Espagne et Portugal en tête, qui souffrent comme la Grèce et l’Irlande d’importants déficits publics.
Signe de cette tension, la monnaie unique franchissait mercredi matin le seuil de 1,33 dollar avant de remonter légèrement. Vers 12H00 GMT (13H00 à Paris), l’euro valait 1,3348 dollar contre 1,3364 dollar mardi à 22H00 GMT.
Sur le marché de la dette, où se négocie les emprunts d’Etat et qui reflète la confiance des investisseurs dans la capacité de remboursement des pays, la situation était également très tendue.
L’Espagne qui inquiéte les marchés par le montant important de son déficit public a vu ses taux à 10 ans passer au dessus des 5% pour la première fois depuis 2002, avant de baisser légèrement à la mi-journée. Mais l’écart avec les taux des emprunts allemands reste très élevé. Cet écart mesure la prime de risque que les investisseurs imposent aux pays qu’ils considèrent comme les plus fragiles. Pour l’Espagne, il s’établissait mercredi en milieu de journée autour des 230 points de base.
“Les chiffres rassurants annoncés mardi sur la situation économique espagnole ne servent à rien, le marché étant pris dans une spirale de risques de contagion” a indiqué Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis. Il a rappelé que le même phénomène de craintes de contagion s’était produit au printemps lors de la crise sur la dette grecque.
Autre pays sur la sellette, le Portugal. Dans ce cas, les risques sont même plus élevés. Les taux portugais sur dix ans sont nettement montés, à 6,80% en milieu de journée, alors qu’une grève générale est en cours dans ce pays pour protester contre la politique de rigueur.
En Irlande, les taux ont grimpé à 8,5%, proches de leurs plus hauts (9%). L’Irlande doit du coup payer des taux d’intérêt supérieurs de 6 points de pourcentage à ceux de l’Allemagne.
Enfin, la Grèce, dont les réformes mises en place ne semblent pas suffisantes pour redresser ses comptes publics, enregistrait également une nette tension sur ses taux à dix ans. Ils s’approchaient de leur niveau record de 12% à 11,8%.
Les grandes bourses européennes échappaient à ces turbulences. Toutes étaient orientées à la hausse en milieu de journée, à l’exception de Lisbonne, en repli de 2,22%, Milan en baisse de 0,35% et Dublin en recul de 0,52%.