é le 17 novembre 2010 à Kempten, en Allemagne (Photo : Karl-Josef Hildenbrand) |
[24/11/2010 14:42:29] DUBLIN (AFP) Le gouvernement irlandais a dévoilé mercredi les détails d’un plan de rigueur de 15 milliards d’euros d’ici à 2014, préalable à l’octroi d’une aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international.
Selon un document remis à la presse, le plan prévoit 10 milliards d’euros d’économies budgétaires et 5 milliards de revenus supplémentaires générés par des hausses d’impôts.
40% du plan, soit 6 milliards d’euros, doivent être réalisés dès l’année prochaine, précise ce document de quelque 130 pages.
“Les objectifs de ce plan sont exigeants mais réalistes”, affirme le texte. “Ce plan générera de la confiance dans le pays et à l’extérieur”, ajoute-t-il.
Parmi les économies prévues, les dépenses sociales baisseront de 2,8 milliards d’euros d’ici à 2014. Parallèlement, 24.750 emplois publics seront supprimés, pour revenir au niveau de 2005.
En outre, le salaire horaire minimum sera abaissé de 8,65 à 7,65 euros.
Du côté des revenus supplémentaires, le taux de TVA doit augmenter de 21% à 22% en 2013, puis à 23% en 2014.
Le gouvernement précise avoir basé son plan sur une prévision de croissance de 2,75% en moyenne entre 2011 et 2014, après une croissance “légèrement positive” cette année.
“Nous devons tous accepter de partager le fardeau afin de pouvoir collectivement partager les fruits qui découleront, sans aucun doute, de nos problèmes actuels”, affirme le document du gouvernement.
Ce plan a reçu “l’accord global” des autorités européennes, avait assuré le Premier ministre Brian Cowen avant sa présentation.
L’objectif est de ramener le déficit public irlandais à 3% du PIB, comme l’exige l’UE. Ce dernier s’est envolé à 32% du PIB cette année, en raison des quelque cinquante milliards d’euros que l’Irlande a dû injecter dans ses banques afin de leur éviter la faillite.
ère une banderolle, le 24 novembre 2010 devant le siège du gouvernement irlandais à Dublin (Photo : Peter Muhly) |
Le plan de rigueur a été présenté comme un préalable incontournable à l’octroi d’une aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), en cours de mise au point, qui devrait tourner autour de 85 milliards d’euros.
Mais, en contrepartie, l’Irlande doit prouver sa capacité à stopper le dérapage de ses finances.
L’adoption du plan de rigueur, et du budget 2011 qui en fait partie, est “essentielle”, a averti mardi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. “Chaque jour qui passe accroît les incertitudes”, avait-il ajouté, dans une allusion à la déprime persistante des marchés.
L’aide à l’Irlande est conditionnée à “des mesures à prendre pour que le pays revienne sur le chemin de la stabilisation” de ses finances publiques, a également averti mercredi la chancelière allemande Angela Merkel.
L’ampleur de l’austérité est cependant redoutée par les quelque 4,3 millions d’Irlandais qui ont déjà subi trois plans de rigueur depuis le début de la sévère récession qui a frappé l’ancien “tigre celtique” en 2008.
La crise financière se double d’une crise politique: M. Cowen, confronté au risque d’implosion de la coalition qu’il dirige, a été contraint lundi d’annoncer des élections anticipées pour l’année prochaine.