Fillon défend la “rigueur budgétaire” pour réduire le déficit public

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çois Fillon devant les députés, le 24 novembre 2010 à Paris (Photo : LIONEL BONAVENTURE)

[24/11/2010 15:10:18] PARIS (AFP) Le Premier ministre François Fillon a défendu mercredi, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, la “rigueur budgétaire pour réduire nos déficits”, tout en promettant de ne pas augmenter les impôts.

Les investissements du grand emprunt lancé en début d’année d’une part, “de l’autre la rigueur budgétaire pour réduire nos déficits, c’est là l’équilibre de notre politique économique”, a-t-il affirmé, assurant que cela pouvait aller de pair avec “la cohésion sociale”.

“Tous ces efforts sont concentrés autour d’un choix politique que nous assumons, le choix de la vertu budgétaire, au nom de notre indépendance”, a-t-il martelé.

Le chef du gouvernement a déclaré qu’il n’y aurait “plus de dépenses publiques supplémentaires pour relancer la croissance”.

“Mon premier engagement, c’est qu’il n’y aura pas de hausse d’impôt. Et ma seconde conviction, c’est que le statu quo n’est pas possible”, a-t-il lancé devant les députés.

Il a donc confirmé “une réforme profonde de la fiscalité du patrimoine” qui se fera à “produit constant”, promettant une réponse sur ce sujet “avant l’été 2011”.

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il supprimerait à la fois le bouclier fiscal et l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, et créerait un nouvel impôt sur le patrimoine aux contours encore flous. Le Premier ministre n’est pas entré dans le détail de cette réforme, se bornant à affirmer que le bouclier fiscal avait “cherché à limiter les effets d’une fiscalité inadaptée, mais sans traiter le mal à la racine”.

Selon lui, la fiscalité française est “un chef d’oeuvre de complexité, au point d’en affecter l’efficacité et même l’équité”. Sa réforme doit donc “servir notre compétitivité”, “rechercher la justice” et la rendre plus “lisible” et “aussi simple que possible”.

Le Premier ministre a dit s’attendre à une croissance en 2010 “supérieure” à la prévision du gouvernement, qui est de 1,5%”. Et il a jugé la prévision d’une croissance à 2% l’an prochain “à portée” de l’économie française.

François Fillon s’est aussi réengagé à ramener le déficit public de la France (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales) de 7,7% du Produit intérieur brut cette année, un record, à six pour cent l’an prochain puis, en 2013, à trois pour cent, le plafond autorisé par les traités européens.

“Il faut nous libérer des déficits pour maintenir les taux d’intérêts à un niveau aussi bas que possible et pour retrouver des marges de manoeuvre”, a-t-il souligné. “Avec une dette de 1.600 milliards d’euros, la France ne dispose pas de trésor caché pour se dispenser de ses efforts”, a-t-il insisté.

Le chef du gouvernement a donc réaffirmé qu’il entendait “inscrire dans notre Constitution des principes garantissant la maîtrise des finances publiques”, et qu’il saisirait prochainement “les groupes politiques d’un document d’orientation afin que nous voyions ensemble si un consensus peut être atteint sur cette question”.