L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) organise, comme chaque année, les
Journées de l’entreprise ; c’est la 25ème édition cette année qui se déroulera
les 10 et 11 décembre 2010 – Port El Kantaoui, à Sousse, portant sur le thème:
«L’entreprise face à ses défis».
Ces Journées sont traditionnellement placées sous le haut patronage du président
de la République, inaugurées par le Premier ministre et suivies par des
personnalités internationales, près de huit cents chefs d’entreprise, de hauts
cadres de l’administration, ministres, des universitaires et autres
représentants de la société civile.
Elles permettent aux participants d’approfondir davantage l’examen de multiples
problématiques sous-jacentes au thème choisi.
«L’entreprise face à ses défis»
Face à une économie internationale de plus en plus complexe, dynamique et
imprévisible, les entreprises en quête de progrès et de développement sont
confrontées à plusieurs défis: Comment conforter leurs positions
concurrentielles actuelles? Comment pérenniser leurs activités? Comment
conquérir de nouveaux marchés?
Ces questions se posent avec plus d’acuité, aujourd’hui qu’auparavant, au vu du
changement des paradigmes de gestion suscités par la dernière crise mondiale.
Les stratégies anticipatives et réactives ont encore une fois montré leurs
limites, laissant place aux stratégies proactives qui puisent plutôt dans la
création de compétences de l’entreprise et le développement de sa richesse
matérielle aussi bien qu’immatérielle.
Un regard plus profond est porté, d’ores et déjà, aux problématiques de gestion
interne (gouvernance d’entreprise, leadership, potentiel stratégique de
croissance, innovation, etc.), beaucoup plus qu’à celles d’adaptation et
d’ajustement à un environnement chaotique et insaisissable.
Le premier panel, intitulé «l’entreprise et le défi de l’internationalisation»,
est consacré à l’étude des perspectives stratégiques qui s’offrent aux
entreprises dans le cadre d’une concurrence plus étendue dans l’espace
(intégration économique et ouverture des marchés) et dans le temps (réduction du
cycle de vie du produit et rapidité de changement). A cet effet,
l’internationalisation est présentée comme une finalité de toute entreprise en
croissance. Quel qu’en soit la taille, elle ne peut y échapper.
Si certaines entreprises refusent d’y aller à cause de leurs moyens limités, la
structure de leur capital, leur aversion au risque ou leur culture, d’autres
vont venir les concurrencer sur leurs marchés. Ainsi, toute la question est de
savoir comment réussir cet enjeu. Quelles sont les stratégies à développer
(exportation, création de filiales, partenariat, etc.)? Quelle démarche
organisationnelle suivre? Quels sont les risques potentiels et la meilleure
manière de les gérer? Les entreprises doivent-elles se mettre en réseau pour
aller à l’international? De quelles formes d’accompagnement et de financement
ont-elles besoin? Comment peut-on joindre à la fois l’intérêt collectif et privé
de chaque entreprise?
Le deuxième panel, intitulé «l’entreprise et le défi de la compétitivité»,
soumet à la discussion et à l’identification les atouts compétitifs de
l’entreprise d’aujourd’hui. L’accent est mis sur le développement des forces
internes de l’entreprise plutôt que sur son environnement externe, et ce dans le
cadre d’une approche par les ressources (Resource-based View). Comment booster
les compétences humaines et les impliquer dans les démarches de changement, de
progrès et de création de valeur?
L’organisation de l’entreprise et la mise en place d’un système d’information
performant permettraient l’apparition de nouveaux mécanismes de synergie et
d’échanges d’idées. La formation et l’amélioration de l’encadrement
permettraient de gagner en productivité, en réactivité, en innovation et en
adhésion. Outre les ressources humaines, l’optimisation des ressources
financières par le biais d’une ingénierie financière et fiscale optimale
permettrait d’accompagner les entreprises dans leurs projets à venir.
Le troisième panel, intitulé «l’entreprise et le défi de l’innovation», tente de
dépister les freins organisationnels qui empêchent certaines entreprises de
mettre sur pieds une politique d’innovation réussie. Bien que le concept date de
peu, il n’en demeure pas moins que les enjeux qu’il suscite sont toujours
d’actualité. Une littérature abondante s’y intéresse pour mettre en exergue,
dans une approche systémique, ses dimensions, ses préalables ainsi que ses
impacts organisationnels.
Toute la difficulté est de savoir comment concrétiser de telles approches.
Quelles recommandations pratiques sont à présenter pour qu’une petite
information communiquée par un simple ouvrier puisse être transformée en une
démarche de travail collectif, d’une équipe autour d’un projet porteur et
innovant? Comment faire pour que les barrières psychologiques qui inhibent
l’imagination des employés et les empêchent d’innover soient démantelées?
Comment faire pour que l’innovation soit une culture, une pratique courante dans
l’entreprise? De telles questions sont à soulever dans le cadre de ce panel.
Le quatrième panel, intitulé «l’entreprise et le défi de la gouvernance», se
focalise sur les questions qui se posent lors de l’évolution de l’entreprise. Un
des points cruciaux est lié à la succession de pouvoir, notamment dans les
entreprises familiales. Savoir préparer la succession revient, certes, à
préparer l’entreprise, à préparer le cédant et le successeur; mais aussi à la
mise en place des organes de gouvernance et de contrôle adéquats.
Par ailleurs, la mouvance actuelle, bien qu’elle pousse les entreprises à une
plus grande transparence, qui ne cesse de s’imposer et dont les vertus sont
indiscutables, se trouve face à un autre défi majeur, à savoir comment mieux
gérer cette transparence et en tirer profit.
Le rôle des organes de gouvernance est primordial pour la gestion de risques. En
effet, on ne peut ignorer le rôle que doivent –ou devraient- jouer les instances
de décision et le renouveau des responsabilités et des rôles pour joindre la
performance à une prise et une gestion mesurées des risques.
Nous espérons inciter les entreprises, à travers les débats qui seront soulevés
lors des différents panels, à identifier leurs structures et le profil type de
leurs futurs cadres, à s’internationaliser, à être plus innovantes, plus
compétitives, bien gouvernées et plus transparentes.
En effet, cela suppose une refonte de l’existant vers une approche renouvelée du
management stratégique des entreprises. Comment réussir un tel enjeu? C’est la
problématique du cinquième panel intitulé «l’entreprise et le défi de l’avenir».
Les nouvelles formes d’entreprises, le profil et le métier du chef d’entreprise
de demain seront aussi débattus dans le cadre de ce panel.
Les développements et les débats qui suivront contribueront à inciter les
participants à mettre en place de nouvelles stratégies d’investissement et de
croissance pour la pérennité de leurs entreprises et la croissance de leurs
différentes économies.