La Tunisie, qui s’est abstenue deux ans durant (2008 et 2009), de sortir sur le marché financier international privé en raison de la crise financière et économique, a décidé de sortir en 2011 sur ce marché.
La Tunisie, pays émetteur régulier depuis douze ans sur le marché international des capitaux, a, à son actif jusque-là une dizaine de sorties sur les marchés internationaux: 7 japonais (Samouraï), 2 américains (Yankee) et 2 européens (euro-dollar).
Forte actuellement d’un risque souverain de (A-), la Tunisie, qui a toutes les chances de lever, en 2011, avec succès des fonds sur ces marchés, jouit, en plus, d’une bonne réputation sur ces marchés: bonne qualité du crédit, solvabilité et respect des échéances de ses emprunts obligataires.
Il faut dire que le risque souverain de la Tunisie (défini comme étant le risque d’incapacité de l’émetteur à honorer ses engagements futurs) n’a cessé de s’améliorer au fil des années.
Il est passé de (BBB+) obtenu en 1994 à (A-) accordée, en 2007, avec perspective stable par l’agence de notation japonaise Rating & Investment Information (R&I).
A préciser, ici, que l’échelle de notation varie de AAA (zéro risque de défaut) à D (situation de défaut) et que la catégorie grade d’investissement concerne les notations supérieures ou égales à BBB, les notations qui sont en dessous de ce palier appartiennent à la catégorie “grade spéculatif” ou “spéculative grade”.
Premier pays africain et arabe à avoir accédé au marché obligataire européen (euro-dollar), la Tunisie figure, également, en tête de liste des pays à avoir émis ses obligations sur le marché américain “Yankee”.
Pour mesurer les avancées de la Tunisie, le Maroc -pays comparateur- n’a obtenu qu’en 2010 le grade investissement qui l’habilite à accéder à ces marchés.
En accédant au grade A, la Tunisie fait jeu égal avec la Tchéquie (A-), la Slovaquie(A-), la Hongrie(A-) et l’Afrique du sud (A-). Elle fait mieux que la Pologne (BBB+), la Croatie (BBB+), la Thaïlande (BBB+), la Mexique (BBB) et l’Inde (BBB).
Dans l’ensemble, avec l’amélioration de son risque souverain, la Tunisie dispose d’atouts significatifs pour se distinguer en termes de marge et de maturité.
A titre indicatif, au mois d’août 2007, la Tunisie a émis, sur le marché japonais “Samouraï”, un emprunt obligataire d’un montant de 30 milliards de yens, soit l’équivalent de 320 millions de dinars sur une maturité de 20 ans. Assorti d’un taux de coupon (taux d’intérêt) de l’ordre de 3,28%, cette émission a été couronnée d’un grand succès, en dépit de la crise des “subprimes”(lignes de crédit risquées) qui a frappé le secteur de l’immobilier à l’échelle mondiale.
Mieux, la Tunisie a réussi à émettre un tel emprunt moyennant une marge (75 points de base) considérée comme la plus faible marge réalisée par le pays, toute maturité et tout marché confondus. Cette baisse de la marge reflète l’appréciation de plus en plus favorable du risque souverain de la Tunisie de la part des investisseurs étrangers.
Par ailleurs, en émettant une obligation de 20 ans, la Banque centrale de Tunisie (BCT) fait désormais partie du cercle restreint des émetteurs souverains capables d’emprunter confortablement sur des maturités longues et à des niveaux de prix compétitifs.