Avec déjà trois éditions au compteur, la société Orsaf (Organisation Salon et
Foires), fondée par M.Kamel Landoulsi, a lancé mercredi 24 novembre 2010 le
compte-à-rebours de la quatrième session du Salon International de l’Immobilier
Tunisien à Paris (SITAP), programmée comme d’habitude en juin.
Pour la troisième année consécutive, cette manifestation se déroulera en juin
2011 à l’Espace Champerret (Paris 17ème), sur 10.000 m2 partagés entre 150
exposants et 270 stands. Mais contrairement aux trois premiers, le SITAP 2011
n’aura pas lieu durant la première mais la deuxième semaine de juin. De plus,
contrairement aux précédents, qui se sont tenus sur trois jours, SITAP 2011
durera un jour de plus qui coïncidera avec le lundi de la Pentecôte, férié. Ce
qui fait espérer à l’organisateur une augmentation du nombre de visiteur de près
de 33%.
Désormais solidement implanté dans le paysage de l’industrie de la promotion
immobilière en Tunisie, ce salon devient le lieu de rendez-vous incontournable
entre les promoteurs et les Tunisiens Résidents à l’Etranger (TRE),
principalement en France.
«Nous nous sommes engagés avec le SITAP parce que nous le considérons comme un
acquis pour le secteur qu’il aide à se faire connaître», confirme M.Moncef Kooli,
président de la Chambre des Promoteurs Immobiliers. Cela veut-il dire que cette
manifestation a un impact sur les ventes d’un secteur qui commence à connaître
des problèmes de commercialisation?
M.Moncef Kooli élude, d’abord : «Il n’y a pas de chiffres sur les résultats
réalisés par les promoteurs, parce que les données sont confidentielles » Puis
admet l’évidence : «Si les uns et les autres reviennent d’une édition à une
autre c’est évidemment parce qu’ils y trouvent leur compte ». Avant de donner
une indication : «Combien de logements sont vendus sur le SITAP ? Je ne sais
pas. Mais je sais que près de 10% de nos ventes se font au profit des TRE».
Le PDG d’Essoukna trouve cela insuffisant. «On peut estimer que 10% de vente aux
TRE c’est conforme à la proportion de la population tunisienne vivant à
l’étranger. Or, ce n’est pas vrai parce que les TRE ont un revenu supérieur à
celui des Tunisiens. On peut de ce fait atteindre la barre des 20% et le SITAP
peut y aider ».
Tarek Chaabouni, patron du groupe Le Logement, fondé par son père, feu Habib
Chaabouni, indique qu’il a participé à la deuxième édition «après avoir eu un
écho favorable sur la première », et affirme trouver dans le SITAP «un moyen
moins coûteux que d’autres d’entrer en contact avec les TRE de France et avec
les étrangers qui peuvent s’intéresser à la Tunisie ».
D’ailleurs, l’édition 2011 pourrait voir arriver des banques et des assurances
françaises parmi les exposants, confie Enzo Helou, membre du staff d’ORSAF et
responsable de sa communication en France. Une arrivée qui ne serait guère
étonnante, puisque, explique la même source, le nombre de visiteurs seniors
français du SITAP est passé de moins de 5% à la première session, à près de 17%
en 2010. Et «de plus en plus de ces seniors envisagent d’acheter un logement en
Tunisie », croit pouvoir affirmer une autre source.
Encore largement majoritaire, la population des visiteurs tunisiens vivant en
France principalement a changé entre la première édition et la troisième. «Les
visiteurs sont de mieux en mieux informés sur l’offre et savent ce dont ils ont
besoin. De plus, il y a une amélioration qualitative : ce ne sont plus les
Tunisiens de la première génération, mais de la deuxième et de la troisième;
appartenant généralement aux professions libérales et ayant de ce fait des
revenus conséquents, qui visitent le salon », indique M.Ridha Lahmar, conseiller
en communication d’Orsaf.
L’appétit venant, généralement, en mangeant, la société ORSAF envisage-t-elle
d’organiser un salon de l’immobilier pour les Tunisiens vivant dans les pays du
Golfe? Non, répond Mme Najoua Baccouche Ardin parce qu’une étude a démontré que
la dispersion géographique des expatriés tunisiens dans cette partie du monde ne
permet pas de monter une telle manifestation.