Les Irlandais dans la rue contre la rigueur, le plan d’aide imminent

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à Dublin (Photo : Peter Muhly)

[27/11/2010 15:54:44] DUBLIN (Irlande) (AFP) De 50.000 à 150.000 Irlandais, selon les estimations, ont manifesté dans le centre de Dublin samedi contre un plan de rigueur draconien présenté comme la condition d’un vaste plan d’aide qui devrait faire l’objet d’une réunion des 27 à Bruxelles dimanche.

L’important cortège de 50.000 personnes, selon la police, à 150.000 selon la confédération syndicale ICTU, a défilé au son des cornemuses des quais de la Liffey jusqu’au GPO (General Post Office), lieu symbolique dans le centre de Dublin où avait été lue en 1916 la déclaration d’indépendance.

Malgré un froid vif et des chutes intermittentes de neige sur Dublin, la mobilisation a été importante à l’échelle d’un pays de quelque 4 millions d’habitants. Les manifestants ont dénoncé dans le calme mais avec émotion le plan du gouvernement, qui devrait soumettre le pays à un régime d’austérité sévère afin d’assurer le sauvetage de son secteur bancaire, avant de se disperser vers 15H00 GMT.

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ûlent un portrait du Premier ministre irlandais Brain Cowen devant le Parlement à Dublin, le 27 novembre 2010 (Photo : Peter Muhly)

“Il s’agit de sauver les gens, mais pas ceux à la tête des banques”, a lancé Jack O’Connor, président du Siptu, premier syndicat irlandais. Il a dénoncé le gouvernement du Premier ministre centriste Brian Cowen qui “veut signer un chèque en blanc au nom des générations futures”.

Marian Hamilton, une Irlandaise de 57 ans qui craint de voir son allocation de handicap baisser est venue manifester avec son petit-fils de sept ans, alors que son fils a dû s’exiler en Australie pour trouver du travail. “On sauve les banques, pas l’Irlande. Ce sont les banques qui devraient souffrir, qu’on les laisse tomber”, a-t-elle plaidé.

Pour Mark Finley, un employé de la municipalité de Dublin de 28 ans, “il faut virer le gouvernement et faire la grève”.

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à Dublin, le 27 novembre 2010 (Photo : Peter Muhly)

Des bannières proclamaient : “Il y a une voie plus juste et meilleure” ou “l’Eire n’est pas à vendre, pas au FMI”.

Les mesures d’austérité annoncées mercredi prévoient 15 milliards d’euros de réductions budgétaires et de hausses d’impôts d’ici à 2014, avec de réels sacrifices pour la population. Les allocations chômage et familiales seront réduites, tout comme les retraites des fonctionnaires et le salaire minimum, et près de 25.000 emplois publics seront supprimés.

Ce plan vise à ramener à 3% le déficit public irlandais, actuellement de 32% du produit intérieur brut.

L’annonce d’un accord d’aide internationale à l’Irlande, qui devrait atteindre 85 milliards d’euros, est en principe attendue avant l’ouverture des marchés, lundi matin.

Selon une source proche du dossier à Paris, les ministres des Finances de la zone euro puis des Vingt-Sept se réuniront dimanche à Bruxelles pour débattre de cette aide.

Les médias nationaux s’inquiétaient samedi du fait que Dublin pourrait devoir rembourser ce prêt à un taux de 6,7%, largement plus que les 5,2% demandés à la Grèce.

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à Dublin, le 27 novembre 2010 (Photo : Peter Muhly)

Eamon Gilmore, le leader du Labour (opposition de gauche) a estimé que “les détenteurs privés d’obligations devaient aussi être mis à contribution” pour sauver les banques irlandaises.

Quelque 700 policiers et un hélicoptère ont été mobilisés pour la marche alors que plusieurs attaques ont ciblé ces derniers jours des ministres : l’un a été aspergé de peinture rouge, un autre saisi par la cravate par un électeur mécontent et un large “traîtres” a été peint sur la permanence d’un troisième.

Le mécontentement s’est également traduit dans les urnes, avec une cuisante défaite du parti au pouvoir, le Fianna Fail, jeudi, lors d’une législative partielle.

Cette défaite augure mal pour le gouvernement des élections anticipées qu’il a été contraint d’annoncer pour début 2011, afin d’éviter une implosion de la coalition au pouvoir.