ôte-à-côte à l’aéroport londonien d’Heatrow (Photo : Carl de Souza) |
[29/11/2010 06:49:04] LONDRES (AFP) Les longues fiançailles de British Airways et Iberia s’achèvent lundi avec l’approbation du mariage par les actionnaires de chaque groupe, afin de créer un nouveau poids lourd du transport aérien capable de damer le pion à Air France-KLM et Lufthansa.
Réunis symboliquement le même jour à Londres et Madrid, les investisseurs devraient applaudir une opération dont la seule perspective a permis une envolée des cours de Bourse, l’action British Airways ayant gagné plus de 40% depuis le début de l’année et celle d’Iberia près de 70%.
La nouvelle compagnie issue de la fusion entre la Britannique et l’Espagnole a été baptisée “International Airlines Group” (IAG), mais chacune d’entre elles continuera à voler sous ses propres couleurs. Elle sera effective en janvier, après la publication de tous les documents légaux.
Il s’agira de la troisième d’Europe en terme de chiffre d’affaires et de la seconde par sa capitalisation boursière, derrière Lufthansa. Selon les chiffres fournis par British Airways (BA), elle se hissera aussi parmi les cinq premières mondiales, avec environ 60 millions de passagers par an.
“La fusion BA/Iberia permet aux deux compagnies de rattraper des groupes rivaux comme Air France-KLM et Lufthansa”, résume un analyste du secteur, John Strickland, en soulignant que chaque partie a apporté de sérieux atouts dans la corbeille de mariage: “Iberia a mis sur la table sa présence en Amérique latine et BA sa force sur les lignes entre l’Europe et l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient et l’Asie”.
ésentation des compagnies aériennes British Airways et Iberia (Photo : Paz Pizarro) |
Le rapprochement doit permettre des synergies qui devraient générer 400 millions d’euros d’économies annuelles.
Grâce à la reprise du secteur aérien, BA et Iberia peuvent participer à la cérémonie dans un état nettement plus présentable qu’au moment du lancement du projet il y a un an, lorsque chacune semblait jouer sa survie: les deux compagnies viennent de renouer avec les bénéfices trimestriels après une longue séquence de pertes.
De quoi renforcer les ambitions du directeur général de BA, Willie Walsh, qui gardera ce poste dans la nouvelle holding et met d’ores et déjà le cap sur de nouvelles alliances, voire des acquisitions.
Dans une récente interview à l’hebdomadaire The Observer, il rappelait que les compagnies aériennes “classiques” étaient condamnées à grossir pour ne pas mourir, confrontées à la fois à la fin du soutien des Etats et à la concurrence effrénée des compagnies à bas coût sur les courts courriers.
BA et Iberia ont déjà fait savoir qu’elles avaient dressé une liste -restée secrète- de 12 compagnies dont le nouveau groupe pourrait se porter acquéreur dans le cadre d’un plan “visant à créer le plus grosse compagnie aérienne mondiale”.
Et elles ont lancé dès octobre une alliance avec American Airlines sur tous leurs vols transatlantiques, englobant une gestion commune des horaires, des tarifs et des capacités sur 400 destinations.
Tous les nuages ne sont pas dissipés pour autant: les finances restent fragiles, l’environnement économique mondial est toujours incertain et British Airways n’a pas encore réussi à résoudre le conflit avec son personnel navigant, qui perturbe son activité depuis le début de l’année.
Les analystes s’interrogent aussi sur la capacité de deux groupes à la culture très différente à travailler harmonieusement ensemble comme Air France et KLM ont réussi à la faire en dépit des craintes initiales.
Pour le moment, il est prévu que le président de la nouvelle entité, l’Espagnol Antonio Vazquez, “partage son temps entre Madrid et Londres”, où IAG aura son siège social.