étaire à la Défense Robert Gates le 29 juin 2010 au Pentagone à Arlington (Photo : Chip Somodevilla) |
[29/11/2010 10:38:10] BERLIN (AFP) La correspondance diplomatique dont le site WikiLeaks a commencé dimanche la diffusion provient du système de communication utilisé par le département de la Défense américain et le département d’Etat, écrit l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Une partie des documents provient du système SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network), auquel ont accès quelque 2,5 millions de fonctionnaires américains, sur des ordinateurs agréés dont les procédures d’accès sont modifiées environ tous les 150 jours, précise l’hebdomadaire allemand, l’un des cinq médias dans le monde à bénéficier de la primeur de ces documents.
Les documents “top secret” ne transitent pas par le réseau SIPRNet, mais ils sont eux-mêmes accessibles à 850.000 américains, ajoute le magazine.
Les révélations de WikiLeaks concernent 251.287 documents envoyés par des diplomates américains à Washington et 8.000 directives du gouvernement américain vers les ambassades.
Seulement 6% des documents publiés, soit 15.652 dépêches, sont classés “secrets”, dont 4.330 “à ne pas communiquer à des étrangers”. Environ 40% sont classés “confidentiels” et la majorité ne porte aucune mention restrictive.
A l’exception d’un document remontant à 1966, la plupart ont été envoyés entre 2004 et fin février 2010, date à laquelle, pour une raison inconnue, la source de WikiLeaks a cessé de transmettre.
L’hebdomadaire allemand se montre très prudent sur leur exploitation car il ne sait ni “dans quelles circonstances l’informateur de WikiLeaks a pu les copier”, ni si les documents représentent toute la production ou s’il s’agit “d’une sélection de documents opérée selon des critères que nous ignorons”.
De même, l’absence de documents “top secret” peut s’expliquer soit par le fait que l’informateur n’y a pas accès, soit parce qu’il n’a pas souhaité le faire, pour brouiller les pistes sur son identité, par exemple.
Si les dépêches diplomatiques sont compréhensibles par tous, car elles ne sont généralement pas rédigées dans l’urgence, leur exactitude reste incertaine. “Les auteurs n’hésitent pas à rapporter le moindre ragot ou bruit de couloir” dans ces dépêches, rédigées dans l’idée qu’elles ne seront pas rendues publiques avant 25 ans, écrit l’hebdomadaire.