La doyenne du continent en matière d’assurance-crédit, la Cotunace (Compagnie tunisienne d’assurance-crédit à l’exportation), prend le leadership d’Aman Union. Elle met son expérience pionnière et son expertise confirmée au service de l’expansion du commerce inter arabe et africain. Et dans cette perspective, elle envisage de s’introduire en Bourse en vue de conforter son standing financier.
La profession de l’assurance-crédit à l’export a négocié, avec panache, un tournant majeur pour l’avenir, lors de son Assemblée générale tenue les 23 et 24 novembre 2010à Tunis. Aman Union s’est dotée d’une feuille de route. Et, c’est la Tunisie, représentée par la Cotunace, qui sera à la manœuvre pour ce premier mandat. Habib Daldoul, président de la Cotunace est premier président de Aman Union à cette phase historique où la nouvelle entité a mis en œuvre un ambitieux «business plan».
Dix-sept compagnies nationales se mettent en réseau proactif. Elles veulent apporter aux flux d’échanges entre pays arabes, africains et asiatiques l’appui «logistique» collectif, qui a fait défaut jusque-là.
En «réseautant» les assureurs-crédits à l’export, Aman Union se donne l’ambition de diversifier les axes marchands de ses pays membres.
Dotée de cette masse critique, qui en fait une force de vente de taille, elle possède également un «bargaining power» conséquent face aux réassureurs internationaux.
Les avantages de la «solution globale»
Autre avantage et non des moindres, Aman a pris l’initiative d’intégrer les compagnies d’assurance-crédit interne ainsi que les sociétés de recouvrement. En impliquant tous les prestataires sur toute la chaîne, la profession se met en posture d’industrialiser le métier. Elle lui donne une cohérence technique. Tous ces affluents professionnels, fédérés au sein du même Network, offriront une «solution globale» aux exportateurs avec une prise en mains intégrale. A coup sûr, ce meccano géant produira une ingénierie de premier plan. Aman Union réalise là un saut de palier, fort prometteur, gage d’un sursaut marchand d’envergure. «Les matières premières africaines, matière grise comprise, aux Africains», une «utopie» caressée par tous a, désormais, une chance bien réelle de se concrétiser. Le confort suprême est que ce Network pourra faire une percée décisive, et là où le secteur informel empêche la transparence, Aman Union saura mettre la pression nécessaire pour éradiquer le phénomène ou du moins lui trouver un traitement adapté.
L’introduction en bourse
La Cotunace a su se trouver les ressources nécessaires pour accompagner son développement, tout le temps qu’elle était restée dans son champ d’activité traditionnel. A présent, elle entend engager les quatre fers au feu. En plus de son implication au sein d’Aman Union, la compagnie se propose d’ouvrir deux nouveaux fronts. Ainsi que l’a exposé M. Habib Daldoul dans le business plan qu’il a présenté à la presse au mois d’avril dernier, la Cotunace lance deux nouveaux créneaux. Elle projette de couvrir les hôteliers et les agences de voyages contre le risque de défaut des tour-operators. Ce produit arrive à point nommé à ce moment précis où le tourisme se donne un deuxième souffle en variant à outrance ses circuits de distribution pour minimiser sa vulnérabilité. De même qu’elle va mettre sur le marché un deuxième produit pour la couverture des instituts de santé qui soignent les patients étrangers contre le défaut de paiement des caisses européennes qui les prennent en charge. Là encore, c’est un soutien propice pour un secteur naissant et qui marque des points. Autant les «filières» ciblées sont porteuses, autant elles sont risquées, et la Cotunace doit, en bonne logique financière, étendre l’assiette de ses fonds propres. C’est en toute vraisemblance ce qui justifie son entrée en Bourse annoncée sans détails pour l’instant.
Pour se développer son marché traditionnel, la compagnie avait augmenté son capital de 5 à 15 MDT en prenant avec elle un partenaire stratégique, la CIAGI (Compagnie Interarabe de Garantie des Investissements) qui détient 25% du total. La société peut donc faire appel public à l’épargne dans de très larges proportions étant assurée que ce noyau dur conservera une participation majoritaire, de même que le contrôle de l’entreprise.