Après la crise, l’horizon se dégage légèrement pour l’économie maritime française

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Un cargo de la CMA-CGM entre dans le port de Hambourg, le 13 juillet 2010 (Photo : Maurizio Gambarini)

[30/11/2010 16:55:48] TOULON (AFP) Après une crise particulièrement grave dans certaines de ses activités, l’économie maritime française qui tient mardi et mercredi ses assises à Toulon présente globalement des signes de reprise qui restent cependant à solidifier.

“La reprise de l’économie maritime française depuis 2009 est peu sensible mais tout de même au rendez-vous”, estime le cabinet d’audit PriceWaterHouseCoopers dans son baromètre annuel révélé mardi de ce secteur qui représente environ 300.000 emplois et 51 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

A l’image du transport maritime par conteneurs qui a “connu en 2009 sa crise la plus violente depuis 30 ans”, comme l’a affirmé à la tribune Jacques Saadé, président de la CMA-CGM, troisième armateur mondial, la quasi-totalité des segments de l’économie maritime a connu, avec la crise, de forts ralentissements d’activité.

Cependant, dans l’activité “shipping” (transport de marchandises), PriceWaterHouseCoopers prévoit “une amélioration sensible des niveaux de rentabilité (…) au cours de l’année 2010 et en 2011”, notamment en raison “du redémarrage des échanges internationaux, tirés très largement par les économies asiatiques, et la Chine en particulier”.

M. Saadé, précurseur du développement vers l’Asie, voit même en “2010 l’année la plus profitable depuis longtemps”. Attention cependant à l’arrivée sur le marché de nouveaux bateaux commandés alors que l’économie était au plus haut et qui vont arriver sur le marché au cours des deux prochaines années, ont souligné Philippe Louis-Dreyfus, président de Louis-Dreyfus Armateurs et Christian Garin, président d’Armateurs de France.

Les signaux repassent également au vert dans la plaisance, elle-aussi durement touchée, selon Jean-François Fountaine, président de la fédération des industries nautiques.

“Le label France reste une référence”, note-t-il avec satisfaction, tout en reconnaissant la nécessité de “s’adapter à une nouvelle carte du monde que nous ne connaissons pas encore vraiment”.

Côté construction navale française, les carnets de commande devraient repartir à la hausse vers 2011 dans le civil tandis que le militaire se porte actuellement à merveille, comme l’a souligné Patrick Boissier, PDG de DCNS.

L’enjeu, dans la construction navale, est l’accentuation des efforts concernant la recherche-développement qui devrait permettre à la France de tirer son épingle du jeu, a-t-il estimé.

Les différents acteurs de l’économie maritime comptent également sur une accalmie sociale dans les ports et une entrée en application de la réforme nationale les concernant pour booster leurs activités.

“La France a été spoliée de la première phase de la reprise”, a regretté à cet égard Francis Vallat, président du Cluster maritime français.

L’économie maritime française pourrait également profiter du “virage écologique” en cours en Europe, a indiqué Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la Banque européenne d’investissement.

Ce dernier a ainsi expliqué aux quelques 1.200 acteurs économiques présents que si le maritime avait historiquement été le parent pauvre dans l’allocation des crédits européens, ce n’était plus le cas.

Un message qui devrait prendre un écho encore plus fort avec la venue dans la soirée à Toulon de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du logement.