En dépit de l’amélioration du rythme de l’activité économique dans plusieurs pays industrialisés et émergents, comme le montrent les données sur la croissance économique relatives au troisième trimestre de l’année 2010, l’environnement international a été marqué, ces derniers temps, de nouveau, par la recrudescence des craintes concernant la crise de l’endettement public et la situation du système bancaire dans certains pays européens. Ceci a ravivé les fluctuations des marchés financiers internationaux, notamment les marchés des changes et les principales bourses internationales. En outre, les prix de certaines matières premières ont augmenté, entraînant l’accroissement du niveau d’inflation.
Par ailleurs, et alors que certaines Banques centrales dans les pays industrialisés, surtout aux Etats-Unis, ont continué d’assouplir leurs politiques monétaires pour soutenir la reprise de l’économie et réduire les taux de chômage, certains autres pays industrialisés et la Chine, en particulier, ont procédé au resserrement de ces politiques pour atténuer les pressions sur l’économie et maîtriser le rythme de l’inflation.
Au plan national, la production et les exportations des industries manufacturières, notamment les industries mécaniques et électriques, se sont consolidées, alors que les échanges commerciaux avec l’extérieur ont poursuivi leur progression. L’accélération du rythme des importations, essentiellement des matières premières, de l’énergie et des biens d’équipement, a entraîné un accroissement du déficit courant qui a atteint 4,1% du PIB à la fin du mois d’octobre 2010. Ces évolutions se sont répercutées sur le niveau des réserves nettes en devises qui se sont situées, le 29 novembre courant, à 12.832 MDT équivalant à 5 mois d’importations contre 13.206 MDT à la même date de 2009.
S’agissant des prix, et malgré une légère baisse enregistrée depuis le début de l’année, leur taux d’accroissement a atteint 4,5%, au cours des dix premiers mois de l’année 2010, contre 3,4% durant la même période de l’année précédente.
Sur le plan monétaire, la masse monétaire (M3) a progressé de 9,8%, au cours des dix premiers mois de 2010, contre 10,1% un an plus tôt, tandis que les concours à l’économie ont évolué, durant la même période, à un rythme plus rapide (15,3% contre 8,5%), reflétant ainsi, l’effort du système bancaire dans le financement de l’activité économique. En outre et sous l’effet de la contraction de la liquidité bancaire durant le mois de novembre 2010, le taux d’intérêt moyen a atteint 4,80% contre 4,62% en octobre.
En ce qui concerne l’évolution du taux de change du dinar, il a enregistré, depuis le début de l’année et jusqu’au 30 novembre 2010, une dépréciation de 9,7% par rapport au dollar et une quasi-stabilité face à l’euro.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil d’Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie, tout en insistant sur le suivi rigoureux de l’évolution de la conjoncture économique internationale et des marchés financiers mondiaux au regard des actions entreprises récemment pour faire face à la crise de l’endettement public en Europe .
(Source : Communiqué BCT – Titre de la rédaction)