à Londres le 4 août 2010 (Photo : Ben Stansall) |
[02/12/2010 13:42:29] LONDRES (AFP) Le gendarme britannique des marchés a écarté jeudi, après plus d’un an d’enquête, toute demande de poursuite contre les dirigeants de la banque Royal Bank of Scotland, renflouée par l’Etat fin 2008 après des pertes gigantesques.
Dans un communiqué rendant compte des conclusions d’une enquête entamée en mai 2009, la Financial Services Authority (FSA) affirme que RBS “a pris une série de mauvaises décisions” qui ont précipité sa chute lors de la crise financière.
Mais elle ajoute que ces décisions malheureuses “ne sont pas le résultat d’un manque d’intégrité” et qu’elle n’a “pas pu identifier de fraude ou d’activité malhonnête de la part de dirigeants de RBS, ni de défaillance de la part du Conseil d’administration”.
En conséquence, la FSA estime impossible de prendre des sanctions ou d’engager une action contre la banque ou certains de ses ex-dirigeants. Elle note néanmoins que la “compétence de ces derniers devra être prise en compte dans toute candidature liée à des entreprises supervisées par la FSA”.
Parmi les décisions “désastreuses”, le gendarme des marchés cite en particulier l’acquisition ruineuse en 2007, juste avant l’éclatement de la crise financière, de la banque néerlandaise ABN Amro.
RBS avait enregistré en 2008 une perte nette de 24 milliards de livres (27 milliards d’euros), la plus élevée jamais enregistrée par une entreprise britannique, notamment en raison de ce rachat à contretemps. L’Etat, qui a dû injecter en plusieurs fois des dizaines de milliards de livres pour lui éviter la faillite, en est désormais propriétaire à plus de 80%.
Le syndicat Unite a immédiatement protesté dans un commmuniqué contre les conclusions de la FSA, qu’il a qualifiées de “scandaleuses”. “Il n’est pas acceptable de suggérer que les dirigeants de ce fleuron des banques n’ont pas +manquer d’intégrité+ alors qu’ils ont mis RBS à genoux, entraînant le licenciement d’employés”.
La FSA “permet aux pires truands de la crise financière de continuer à profiter de leur train de vie de millionnaires pendant que les contribuables paient le prix”.
L’attribution début 2009 à l’ex-patron de la banque, Fred Goodwin, d’une “retraite dorée” de près de 800.000 euros par an avait suscité un scandale national qui l’avait obligé à renoncer à une partie de la somme.