Face à la crise persistante, la BCE prolonge ses mesures exceptionnelles

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ésident de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet devant la presse, le 2 décembre 2010 à Francfort (Photo : Arne Dedert)

[02/12/2010 16:10:43] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a été sensible aux tensions actuelles enregistrées en zone euro et a décidé jeudi de laisser son dispositif de mesures exceptionnelles inchangé, refusant toutefois d’aller au-delà comme le réclamaient les marchés.

La BCE a ainsi décidé de prolonger son dispositif de refinancement à taux fixe et illimité sur trois mois en faveur des banques de la zone jusqu’à fin mars 2011, a annoncé jeudi son président Jean-Claude Trichet.

“Nous avions envisagé de revenir aux enchères mais nous avons jugé approprié de maintenir l’allocation illimitée” de liquidités, a reconnu M. Trichet lors d’une conférence de presse au siège de la BCE à Francfort (ouest), à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de l’institution monétaire européenne.

La BCE a aussi décidé de prolonger ses opérations de prêts aux banques sur une semaine et sur un mois dans les mêmes conditions, qui devaient pendre fin en janvier 2011, “aussi longtemps que nécessaire et au moins jusqu’au 12 avril 2011”, a ajouté M. Trichet.

Ces mesures étaient guettées par les marchés et les analystes alors que beaucoup de banques des pays actuellement les plus fragiles de la zone euro dépendent encore des liquidités de la BCE pour se refinancer.

Les marchés espéraient aussi une annonce forte de la BCE concernant son programme d’achats hebdomadaires d’obligations publiques pour rassurer et contribuer à faire retomber les taux obligataires de certains pays de la zone euro qui atteignent des records.

Sur ce point ils en ont été pour leurs frais: “Le programme se poursuit”, s’est borné à dire M. Trichet, refusant de commenter de récentes spéculations sur une forte augmentation de ce programme.

La BCE a acheté pour 67 milliards d’euros d’obligations publiques depuis le début de ce programme inédit lancé en mai, en pleine crise grecque, pour tenter de stabiliser le marché de la dette publique en zone euro.

“Il ne s’agit pas d’assouplissement quantitatif, nous absorbons toutes les liquidités”, a simplement précisé M. Trichet.

Pour éviter une hausse de la masse monétaire en circulation, ce qui aurait pour effet d’encourager l’inflation, la BCE retire chaque semaine des liquidités d’un même montant sur le marché.

La décision de continuer le programme d’achats d’obligations a été prise à une “écrasante majorité” par le conseil des gouverneurs de la BCE, tandis que le choix de prolonger les prêts aux banques sur trois mois dans les mêmes conditions qu’avant a été prise par “consensus”, a précisé M. Trichet.