“Conserver l’euro comme monnaie mondiale stable”, c’est possible, selon l’Allemand Schäuble

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äuble, à Berlin le 4 novembre 2010 (Photo : John Macdougall)

[02/12/2010 19:40:37] BERLIN (AFP) Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s’est dit “totalement convaincu” qu’il est possible de “conserver à l’avenir l’euro comme monnaie mondiale stable”, dans une interview au journal français Les Echos daté de vendredi.

Interrogé sur l’idée d’une dissolution de la zone euro, il a répondu: “Je suis totalement convaincu que nous avons tous les moyens de conserver à l’avenir l’euro comme monnaie mondiale stable”.

Selon lui, la monnaie unique “n’est pas seulement un gros atout pour les Européens. L’économie mondiale aussi, de plus en plus interdépendante, a un intérêt à une monnaie européenne forte”.

Evoquant le mécanisme de sauvetage d’un pays en difficulté financière, M. Schäuble a estimé qu’il était dans l’intérêt des créanciers privés d’un pays d’aider volontairement celui-ci sans attendre qu’il ne soit plus solvable.

“Si l’analyse menée par la BCE, le FMI et la Commission européenne conclut que l’Etat en question est solvable, il est dans l’intérêt des créanciers qu’il le reste”, a dit M. Schäuble.

“Ce n’est pas comme si nous demandions aux créanciers quelque chose qui les desserve. Nous ne les encourageons pas à faire oeuvre de charité, nous leur montrons clairement où est leur intérêt: s’ils ne coopèrent pas, le danger grandirait que l’Etat ne soit plus solvable, et alors ils devront nécessairement participer au sauvetage”, a dit le ministre allemand.

Et en cas d’insolvabilité, “la participation des créanciers privés, sous une forme ou une autre, doit être une composante du programme de sauvetage”, a souligné M. Schäuble.

L’Allemagne prône depuis des mois l’implication des détenteurs privés de dette publique, c’est à dire des banques et fonds d’investissements, aux coûts de sauvetage de pays européens en difficulté financière.

Mais contrairement à ce qu’elle voulait au départ, les investisseurs privés ne devront pas mettre la main au portefeuille de manière automatique, viennent de trancher les ministres des Finances de l’Union européenne. Cela se fera au cas par cas, en cas de crise de solvabilité d’un Etat. Le pays concerné négociera alors la restructuration de sa dette avec les créanciers privés.