Une fois n’est pas coutume, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a choisi de proposer aux participants aux Journées de l’Entreprise (10-11 décembre 2010) de réfléchir sur «l’Entreprise face à ses défis», c’est-à-dire «sur l’entreprise elle-même et non pas sur ses relations avec son environnement», explique Chakib Nouira, président de cet organisme.
Un choix en forme de message: les chefs d’entreprise n’imputent pas leurs exploits, leurs échecs et leurs difficultés au seul environnement de l’entreprise (banque, pouvoirs publics, administration, etc.), mais aussi à eux-mêmes –comprenez à leurs atouts, mais également à leurs propres faiblesse. Car «pour être crédible, il faut balayer devant sa porte», observe Chakib Nouira. «Après avoir discuté des facteurs exogènes lors des précédentes éditions, nous nous sommes dits que nous allons cette année mettre à plat les réels défis de l’entreprise», converge Ahmed Bouzguenda. «Cette année, toutes les entreprises seront concernées par le débat, car lorsqu’on met sur la table des sujets comme les relations avec le fisc, les banques, etc., certaines peuvent ne pas l’être», observe Tarek Chérif.
Après mûre réflexion, le Comité d’organisation des Journées de l’entreprise, présidé par Ahmed Bouzguenda, a choisi cinq thèmes (L’entreprise face aux défis, respectivement, de l’internationalisation, de la compétitivité, de l’innovation, de la gouvernance, et de l’avenir) pour autant de panels qui rythmeront les deux journées de débat, placées, comme d’habitude, sous le haut patronage du président de la République, et qui seront ouvertes par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi.
Une quarantaine de panelistes –tunisiens (Abderrazek Zouari, Maher Bouchamaoui, Faouzi Jilani, Kais Gannouni, Mohamed Louadi, Kais Daly, Ahmed Bassalah, Mohamed Frikha, Karim Belkahla, Fayçal Derbel, Abdelwaheb Ben Ayed, Zohra Driss, Afif Chiboub, Hédi Djilani)- et étrangers (Mohamed H.Layas, Omar Chaabi, Gabriele Garbe, Philippe De Fontaine Vive, Souleimane Chehoumi, Jacques Seguela, Ahmed Baba Ould Azizi, Gianni De Michelis et Jean Pierre Raffarin)- se chargeront d’introduire les cinq thèmes, et de lancer ainsi le débat.
L’objectif de l’IACE étant, comme le rappelle son président, Chakib Nouira, «de faire en sorte que les bonnes expériences des uns soient exposées aux autres». Dans un but pédagogique.
La 25ème session des Journées de l’Entreprise sera en particulier l’occasion de faire le point sur les progrès de l’entreprise tunisienne dans un domaine fort important et d’actualité: l’internationalisation.
Pendant très longtemps, les rares entreprises tunisiennes en ayant les moyens ont investi à l’étranger en catimini et par des voies détournées. Mais se rendant à l’évidence d’un processus inévitable, les pouvoirs publics ont mis en place, il y a quelques années, un mécanisme piloté par la Banque centrale de Tunisie pour examiner et avaliser les demandes de transfert de capitaux tunisiens à des fins d’investissement à l’étranger. Une expérience que M. Nouira juge positive. Rappelant notamment que «près de 650 entreprises tunisiennes sont présentes en Algérie», le président de l’IACE constate qu’«en dehors du secteur financier, les opérateurs tunisiens sont ceux qui ont le plus investi dans la région».