ès de Paris, le 25 octobre 2010 (Photo : Miguel Medina) |
[04/12/2010 17:43:54] PARIS (AFP) Les actionnaires familiaux d’Hermès privilégient la création d’une holding rassemblant 51% du capital de la maison de luxe pour se prémunir d’une main-mise sur la griffe par le numéro un mondial du secteur LVMH, indique le quotidien Le Monde daté de dimanche.
Un tel scénario nécessite une dérogation de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour épargner à la famille une offre publique d’achat (OPA) sur la totalité du capital, comme l’exige la législation dès lors qu’un actionnaire ou un groupe d’actionnaires franchit le seuil de 33% des parts.
Les héritiers de la famille Hermès sont restés muets depuis leur réunion vendredi à Paris pour étudier leur riposte à l’intrusion de LVMH dans le capital de la griffe.
Mais ils “considèrent, eux, qu’ils contrôlent de fait le groupe depuis sa mise en Bourse en 1993”, rappelle Le Monde. “Ils comptent ainsi demander à l’AMF un simple +reclassement d’actions+ afin de les loger dans (une) holding”, indique le quotidien.
L’ensemble des héritiers détiennent 73,4% du capital d’Hermès. Jusqu’à présent, la famille a toujours clamé son unité et s’est abritée derrière son statut de société en commandite pour expliquer qu’Hermès n’était pas “opéable”.
Ce statut permet à des groupes familiaux de conserver la gestion de leurs affaires même s’ils sont minoritaires.
L’annonce fracassante en octobre de la montée de LVMH à hauteur de 17,1% du capital d’Hermès a toutefois fait émerger la nécessité pour la famille de protéger les parts détenues par plus de soixante héritiers du fondateur Thierry Hermès et dont les intérêts pourraient être divergents.
L’idée d’une holding a été évoquée ces dernières semaines, en balance avec celle d’un pacte d’actionnaires, pour éviter que certains d’entre eux cèdent leurs actions à Bernard Arnault, le patron de LVMH.
Dans l’attente des décisions de la famille, les spéculations sur l’avenir d’Hermès ont chahuté cette semaine à la Bourse de Paris le titre de la maison, qui a plongé de près de 10% vendredi après un bond quasi double en une semaine.