Paris prêt à fournir au Brésil les codes informatiques du Rafale, selon WikiLeaks

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Un Rafale (Photo : Fabrice Coffrini)

[05/12/2010 13:25:32] PARIS (AFP) La France est prête à fournir au Brésil les codes informatiques de l’avion de combat Rafale si celui-ci est acheté par les Brésiliens, assure un télégramme diplomatique américain de novembre 2009 diffusé par WikiLeaks et cité dimanche par le journal Le Monde.

Avec le Rafale, jamais vendu jusqu’à présent à l’étranger, la France “espère écarter les avions américains F/A-18 Super Hornet et le Suédois Grippen”, rappelle ce mémo. “Les Français ont depuis le début garanti aux Brésiliens qu’ils livreraient les codes informatiques du Rafale qui sont le coeur numérique de l’appareil, un geste que d’autres concurrents ont été réticents à accorder”, ajoute l’ambassade dans ce document.

“Quand Lula s’est plaint auprès de Sarkozy du +prix absurde+ des Rafales, à 80 millions de dollars chacun, le président français lui a envoyé, selon des sources au ministère des Affaires étrangères, une lettre personnelle soulignant que la France était disposée à procéder à un +transfert sans restrictions+ de renseignements technologiques”, précise l’ambassade.

“Si la vente du Rafale s’effectue, Dassault (son constructeur) pourrait devoir demander aux Etats-Unis des licences de contrôle d’exportation, pour les parties de l’avion construites avec de la technologie américaine”, relève aussi le télégramme américain.

Le 11 novembre dernier, Jean-Marc Merialdo, directeur de la filiale Brésil de Dassault, avait pour sa part affirmé à l’AFP que toutes les technologies liées au Rafale appartenaient à la France. Ce n’est pas le cas de la Suède pour le Grippen et, pour le F-18, le Congrès américain doit donner son feu vert, avait-il ajouté.

Selon le mémo américain, citant des sources militaires à Brasilia, le Brésil “veut non seulement acheter le Rafale, mais produire l’avion sur son territoire et éventuellement le vendre à travers l’Amérique latine à l’horizon 2030”.

Le marché visé par la France porte sur la fourniture de 36 avions de combat multirôles, un contrat de plusieurs milliards de dollars.