Tim Berners-Lee, le père du World Wide Web, publie une diatribe pour défendre sa conception d’un Internet universel et ouvert, à l’encontre de laquelle vont les réseaux sociaux, iTunes et les applis mobiles.
Dans une tribune publiée dans le Scientific American Magazine de décembre 2010 et intitulée “Long Live The Web : a Call for Continued Open Standard and Neutrality”, Tim Berners-Lee, considéré comme le père du World Wide Web, s’interroge sur l’avenir de l’esprit d’Internet.
Selon lui, “le Web que nous connaissons est menacé de diverses façons”. Tim Berners-Lee pointe ainsi du doigt les effets pervers des réseaux sociaux, comme Facebook, LinkedIn ou Friendster, mais aussi les services iTunes d’Apple et les multiples applications destinées aux smartphones.
Selon le le père du “WWW”, “de gros sites de réseaux sociaux retiennent captifs les informations publiées par leurs utilisateurs, à l’écart du reste du Web”, sans permettre à d’autre sites d’avoir accès à ces informations.
Cette vision de l’Internet va à l’encontre de son principe d’universalité, rappelle Tim Berners-Lee.
Le Web doit avant tout rester un lieu qui “rend possible une conversation permanente et globale”.
Tim Berners-Lee tire aussi à boulets rouges sur la plate-forme iTunes, qui est une insulte aux standards ouverts, “moteurs de l’innovation”. Il la qualifie même d’“univers fermé”.
“Vous ne pouvez pas faire un lien vers une information dans l’univers iTunes, comme une chanson ou une information sur un groupe. L’univers iTunes est centralisé et emmuré. Vous êtes piégés dans un seul magasin, au lieu d’être sur une place ouverte. Malgré toutes les fonctionnalités merveilleuses du magasin, leurs évolutions sont limitées par ce qu’une seule entreprise décide”, souligne-t-il, dans la version française de sa tribune publiée sur Framablog.
Cet univers fermé est aussi à appliquer aux applications mobiles.“La tendance […] de produire des “applis” pour smartphone plutôt que des applications Web est inquiétante, parce que ce contenu ne fait pas partie du Web. Vous ne pouvez pas le mettre dans vos signets, ni envoyer par email un lien vers une page pointant dessus”, s’inquiète le père de l’Internet.