Crise en Europe : l’Espagne ne fera pas appel au marché

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à Madrid, le 3 décembre 2010 (Photo : Pedro Armestre)

[06/12/2010 07:26:33] PARIS (AFP) L’Espagne, sous la pression des marchés qui doutent de sa solidité financière et de sa capacité à se redresser, ne fera pas appel à une aide internationale comme la Grèce ou encore l’Irlande, affirme lundi dans la presse la ministre de l’Economie Elena Salgado.

Interrogée sur un éventuel recours de Madrid au mécanisme international d’aide financière auquel ont été contraints de faire appel Athènes et Dublin, Mme Salgado se veut ferme.

“Non”, déclare-t-elle au quotidien économique Les Echos, car “aucun de nos fondamentaux ne le justifie. La Grèce a pâti d’un déséquilibre important de ses comptes publics pas uniquement dû à la crise”.

Quant à l’Irlande, ses “difficultés relèvent des banques”, poursuit-elle.

Elle estime par exemple que le fonds de restructuration des banques espagnoles serait largement suffisant pour les aider en cas de lourdes pertes.

“Sa capacité est de 99 milliards d’euros, dont seuls 11 milliards ont été mobilisés jusqu’ici. Compte tenu du taux de prêt de 7%, il y a peu de risque que ce dispositif soit utilisé sans nécessité”, dit Mme Salgado.

A la suite de la crise irlandaise, et en dépit des propos rassurants de Madrid, les investisseurs se sont remis à douter de la capacité de l’Espagne à assainir ses finances publiques et relancer son économie.

La Commission européenne a d’ailleurs émis, la semaine dernière des doutes sur l’objectif du gouvernement espagnol de réduction à 6% du PIB pour le déficit public en 2011, contre 9,3% prévus cette année.

Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a dû annoncer dans la foulée un nouveau train de mesures anti-crise, mêlant austérité et relance.