Moody’s abaisse de deux crans la note souveraine de la Hongrie

photo_1291621683080-1-1.jpg
à Budapest (Photo : Attila Kisbenedek)

[06/12/2010 08:05:55] PARIS (AFP) L’agence de notations Moody’s a annoncé lundi avoir abaissé de deux crans la note souveraine de la Hongrie, à Baa3 contre Baa1 auparavant, en raison d'”inquiétudes croissantes” sur la situation budgétaire à moyen et long terme, qui pourraient conduire à une nouvelle dégradation.

Moody’s pourrait à nouveau abaisser cette note “si le gouvernement ne parvient pas à stabiliser sa situation financière”, indique un communiqué de l’agence.

Cet abaissement de la note attribuée aux obligations hongroises en devises et en forints, la monnaie locale, a également été décidée en raison de la “plus grande vulnérabilité aux chocs extérieurs” de Budapest par rapport à la plupart des pays notés, relève l’agence de notation.

La dégradation de la note souveraine de la Hongrie, envisagée fin juillet, est “avant tout motivée par la perte graduelle mais significative de la solidité financière du pays, alors que la stratégie du gouvernement repose essentiellement sur des mesures temporaires plutôt que sur des mesures de consolidation budgétaire durable”, explique l’un des vice-présidents de Moody’s et analyste en chef pour la Hongrie, Dietmar Hornung, dans ce communiqué.

photo_1291622741237-1-1.jpg
à Budapest (Photo : Attila Kisbenedek)

La perspective sur la situation de Budapest reste “négative” mais pourrait passer à “stable” et la note être relevée “si le pays se lançait sur le chemin d’une consolidation budgétaire durable”, ajoute Moody’s.

La Hongrie n’a été sauvée de la banqueroute à l’automne 2008 que grâce à un prêt de 20 milliards d’euros du FMI et de l’Union européenne (UE). En contrepartie, Budapest s’est engagé à ramener son déficit à 3,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 et à moins de 3% en 2011.

Ce prêt est arrivé à échéance mais le gouvernement s’efforce de financer sa dette sur les marchés en évitant d’avoir recours au FMI. Cet abaissement de la note devrait avoir pour conséquence de renchérir le coût de financement de cette dette sur les marchés.

Le taux des emprunts d’Etat hongrois sur dix ans dépassait lundi matin les 8%, contre 7,9% pour l’Irlande ou encore 7,7% pour le Portugal, deux pays considérés comme parmi les plus fragiles de la zone euro.