L’Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS), interface consacrée de la société civile organisée à travers le monde (employeurs, syndicats de travailleurs, professions libérales, partis politiques…), qui vient de réunir, pour la première fois en Tunisie, son Conseil d’Administration, du 2 au 3 décembre 2010, a clôturé ses travaux dans une atmosphère d’unanimité liée à l’attachement de tous les participants aux valeurs du dialogue social, à la consolidation du partenariat Nord-Sud, à la protection des plus faibles, au développement solidaire, à la défense des libertés publiques et à l’émergence, dans le respect mutuel et dans la paix, de sociétés civiles démocratiques, conformément aux principes des Nations unies et à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Pendant deux jours, des groupes de travail, issus de tous les continents et de tous les niveaux de développement, après avoir insisté sur les fondamentaux de l’organisation liés à la gouvernance humaine, à l’égalité entre hommes et femmes dans le travail décent, à la construction d’un monde harmonieux et à la création à l’échelon national et international d’un environnement favorable à l’emploi productif, ont finalement retenu la proposition tunisienne de placer la prochaine Université d’été de l’AICESIS sous le signe de la jeunesse, un segment d’une population, de tout temps, avide de compréhension et d’inclusion.
«La Tunisie, dont le tiers de la population navigue sur la Toile et 80% de ses habitants, issus des classes moyennes, cible aujourd’hui la convergence avec les sociétés avancées, s’informe sur les nouvelles tendances managériales, prend en considération les indicateurs de la bonne gouvernance, s’intéresse aux classements établis par les institutions spécialisées (Forum de Davos, Doing Business…) et s’attache à être dans la nouvelle mouvance internationale», a déclaré, dans son discours d’accueil Sadok Chabaane, président du Conseil économique et social (CES) tunisien, qui a présenté, à cette occasion, un aperçu sommaire du paysage politico-social du pays, une idée sur les réalisations et le fonctionnement du CES dont la composition diversifiée est passée, en l’espace de deux décennies, de 60 à 120 membres et une esquisse des principaux défis à relever pour les forces vives du pays dans un monde de plus en plus complexe.
D’ailleurs, à cet égard, notre interlocuteur, après avoir mis en exergue l’apport de la femme dans les rapports de production en Tunisie, sa prépondérance dans le milieu estudiantin avec 59% des effectifs actuellement et sa présence à hauteur de 25% dans les hautes fonctions de l’Etat, a rappelé, à l’assistance, le positionnement législatif du CES tunisien, ses prérogatives d’usage, sa représentation territoriale pour chacun des 24 gouvernorats, choisie parmi les présidents de municipalités ou des conseils ruraux et ses récentes initiatives en matière de politiques publiques, qui ont permis, depuis quelques années, dit-il, la rencontre avec des membres du gouvernement afin de débattre de questions spécifiques, de mieux saisir la teneur des projets de lois et de pouvoir émettre ainsi des avis plus judicieux et mieux éclairés aux deux Chambres de la nation.
Sadok Chabaane a conclu son intervention en appelant les membres du Conseil d’Administration de l’AICESIS à garder le cap au milieu des bourrasques de la mondialisation, à construire des alliances pour faire face à la financiarisation excessive des rapports marchands, à enserrer l’économie sociale dans un réseau de partenaires, à œuvrer au renforcement du Fonds de solidarité des Nations unies, une idée tunisienne, adoptée récemment par les Nations unies et à multiplier les initiatives civiques et citoyennes dans un monde très concurrentiel, travaillé par une guerre économique féroce, marqué par une évolution qui met en cause tous les fondements de la puissance publique.
In fine, Antonio Marzano, président de l’AICESIS, tout en se félicitant de l’ancrage, un peu partout dans le monde, de CES agissants et promouvant, éveilleurs d’ambitions, capables de concilier les différents intérêts et d’accompagner les Etats dans la quête de l’espérance, de l’équité et de la justice sociale, a réaffirmé la volonté de l’Association de s’engager encore davantage en faveur de «l’empowerment» de la femme, deuxième ressource avec les jeunes, à impliquer dans la gouvernance participative, la grande coopérative civique et le processus décisionnel politique national.