Premier et deuxième partenaire économique de la Tunisie –avec respectivement plus de 1.200 entreprises pour la première et près de 600 pour la seconde-, la France et l’Italie s’y livrent depuis longtemps une concurrence acharnée, bien que feutrée. Jusque-là limité à l’industrie, ce «match» entre les deux pays semble depuis peu s’étendre au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC).
En forte croissance –avec un taux à deux chiffres- depuis de nombreuses années, ce secteur a commencé à retenir l’attention à l’étranger depuis la fin des années 90.
Les premiers à s’être intéressés à la Tunisie dans ce domaine sont les Français. Amorcé depuis près de trois ans, le flux des sociétés de services et d’ingénierie informatique (SSII) en provenance de l’Hexagone ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. Récemment, c’est DLM Soft, une SSII spécialisée dans le développement de progiciels pour différents secteurs (assainissement, gestion d’entreprises, de chaîne alimentaire, etc.) qu’on a vu débarquer en Tunisie.
Elle y a été précédée au cours des trois dernières années par une noria d’autres SSII. Certaines ont pris pied dans notre pays seuls –IGA France, Edipax, Cylande Africa, METI Maghreb, Geniconcept, NGI Cellpay (développement et maintenance de logiciels), Qualitech, Soft Maint, Neablue sarl (assistance technique, études et ingénierie informatique), et Claris Technologies- ou en association avec un partenaire local –c’est le cas notamment d’AEDIAN, qui a créé une joint-venture avec le groupe OXIA.
En 2008, les premières SSII italiennes (IC Software, B.Med, ITT Software, etc.) ont commencé à arriver en Tunisie. Mais à la différence des françaises qui s’y aventurent seules, les italiennes vont vite recevoir l’appui des autorités de leur pays, représentées par l’ICE (Istituto nazionale per il Commercio Estero). En effet, cet organisme a organisé plusieurs séminaires depuis 2008 en vue d’accompagner les SSII dans leur offensive en Tunisie.
En décembre 2009, un séminaire a été dédié au Transfert de technologie et l’innovation en vue de donner une opportunité aux opérateurs des deux pays dans le secteur des TIC de bâtir des partenariats. Six entreprises tunisiennes ont été sélectionnées et ont bénéficié d’un accompagnement dans leur recherche de partenaires italiens, et cela dans le cadre d’un programme baptisé PIMEB ayant pour objectif la construction «d’une plateforme multicanaux offrant un large éventail de services spécialisés (…) testés en avec succès en Italie et particulièrement efficaces dans la web TV, les environnements mobile en vue d’appuyer les process de management du savoir stratégique».
Le pilotage de ce programme, dont le panel final s’est tenu les 21 et 22 octobre 2010 à Tunis, a été confié par l’ICE Aleardo Furlani, Innova Group, spécialisé dans le conseil en management de l’innovation, transfert de technologie et valorisation. Un choix qui n’est pas fortuit, puisqu’Aleardo Furlani est un expert dans le financement de l’innovation, les stratégies d’entreprise et le marketing international. Qui de surcroît connaît déjà bien la Tunisie où il dirige depuis 2005 un programme d’assistance technique de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour la mise en place de cinq parcs technologiques (Bizerte, Monastir, Sidi Thabet, Sfax et Sousse).