C’est un des métiers à la mode ces dernières années dans les cercles d’expertise
et autres consultances pour les entreprises. Le coaching profite en fait, du
moins dans le paysage économique tunisien, de l’engouement salutaire de
certaines entreprises pour l’investissement immatériel qui est en passe d’être
apprécié à sa juste valeur. Mais qui est le coach et qu’est-ce que le coaching ?
Bien que défini dans la plupart de dictionnaires comme l’entraîneur, le coach
est plutôt généralement présenté comme l’acteur du
coaching et l’une des
définitions les mieux parlantes détermine le coaching comme étant le «processus
interactif conçu pour accompagner les personnes et les organisations à se
développer plus rapidement et plus sereinement». Il repose sur une relation de
collaboration et un processus clair, centré sur des objectifs à atteindre et des
moyens qui permettent aux personnes concernées de passer à l’action en
construisant une stratégie adaptée.
Là, une série de mots clés, des fois un peu superlatifs, fuse. On parlera de
partenaire de réussite, de catalyseur de changement, de booster de solutions, de
développeur de talents. On peut même parler de multiplicateur de ressources,
d’entraîneur de performance, d’éclaireur de situation, ou encore d’expert en
processus.
Nous avons demandé à M. Mondher Achour, ingénieur et coach professionnel, son
avis sur ces définitions. Pour lui : «Le coach est un partenaire qui prend à
cœur le projet de son client. Ce dernier devrait, au préalable, établir de
meilleurs objectifs, se maintenir davantage en action, prendre de meilleures
décisions. Dans une certaine mesure, le travail d’un coach ressemble à celui du
coach d’un athlète ou de l’imprésario d’un artiste. Un coach aide à mieux cerner
les bonnes cibles et à travailler plus efficacement pour les atteindre».
Entre coach et consultant
Nous voilà donc au cœur de ce nouveau métier dont s’entichent de plus en plus de
managers, car contrairement au consultant habituel, spécialisé dans son domaine
auquel on fait appel pour résoudre un problème précis, le coach présente un
panel de services plus large. M. Mondher Achour différencie le coach du
consultant : «Il est admis que le consultant est davantage un spécialiste des
processus et des contenus et que le coach est davantage un spécialiste de
l’accompagnement. Le consultant spécialiste définit le changement, le coach
l’accompagne».
Ainsi, il s’avère que le consultant propose des solutions par rapport au
diagnostic qu’il établit avec des solutions pratiques en référence à son
expertise. Le coach vient plutôt développer les forces cachées dans l’entreprise
afin d’atteindre une réussite extérieure. Il accompagne son/ses clients environ
dans cet ordre : il anime d’abord une réflexion cherchant à faire jaillir la
créativité, et ce afin d’élaborer une stratégie basée sur la culture de
l’entreprise en prenant en compte les potentiels de son staff. Ensuite, et selon
les désirs du client, d’autres phases peuvent suivre qui permettent la mise en
place de plan d’action pour atteindre le meilleur degré de performance au niveau
managérial ou au niveau des relations interpersonnelles de l’équipe.
Il y en a même qui font rapprocher le travail du coach de celui des
psychothérapeutes bien que le coach travaille plus sur ce qui fonctionne et non
pas sur les fonctions malades ou l’analyse du passé.
Coacher comment ?
Le métier est en passe de développement surtout par le biais des programmes
d’assistance internationale dans notre pays, programmes qui, en harmonie avec
les orientations de la politique de mise à niveau, axent leur intervention sur
le développement des investissements immatériels de l’entreprise délaissés par
nos patrons durant des années. L’encadrement et le coaching en font partie.
D’ailleurs, Le Programme de Modernisation Industrielle,
PMI, qui a pris fin en
mars 2010, a beaucoup axé ses actions sur le coaching, particulièrement le
coaching technique au profit des entreprises qui en avaient besoin pour
développer leurs potentiels internes.
Expert en processus, le coach amène avec lui une valeur ajoutée importante
garantie par son autonomie : il fait découvrir les solutions à son client et
l’accompagne ensuite pour la mise en œuvre avec efficacité et dans le plaisir
d’une communication mutuellement profitable.
Pour M. Achour, «Le chemin qui mène du consulting au coaching semble tout tracé,
c’est l’aboutissement d’une trajectoire professionnelle et à un certain moment
l’on se pose la question : Comment apporter autrement tout son savoir-faire aux
autres ? Comment conjuguer ce qu’on aime et être utile à l’autre ?».