Il y a lieu de se réjouir quand on voit tous ces chantiers gigantesques sur nos routes et ces échangeurs partout dans la capitale et même à l’intérieur du pays. C’est que les voies de communication sont le préalable de tout développement. Puis ça facilite la vie pour se déplacer dans l’agglomération tunisoise qui commence à s’étendre dans tous les sens. Oui! Il vous faire, par exemple, 38 km pour aller d’Ennahli à Borj Cedria et autant si ce n’est plus de la banlieue nord à Mornaguia!
Mais il y a un hic! Déjà que nos villes manquaient de signalisation moderne, que nos rues sont numérotées faute de noms que les municipalités n’ont pas pris la peine de chercher. Nos échangeurs modernes et nos voies express donnent le tournis à nous autres habitants de l’agglomération et connaisseurs de ses détours, alors que dire de nos visiteurs, de l’intérieur et surtout de l’extérieur du pays et qui viennent pour découvrir notre capitale, supposée être une destination touristique majeure.
Les autorités municipales ont un devoir d’information qu’elles ne semblent pas prendre au sérieux. Nous ne parlons pas de la simple signalisation routière qui, elle-même, laisse à désirer, bien qu’elle se modernise et s’adapte tant bien que mal. Nous parlons d’un autre effort d’information et d’orientation quasi inexistant et qui concerne les lieux publics, comme les administrations, les lieux culturels, ceux du shopping, ou encore les curiosités touristiques et patrimoniales. Nous parlons des itinéraires de bus ou de métro, de lieux de culte, de salles de spectacles, quand elles existent, et de tout ce qui fait vivre une ville capitale, une ville touristique qui, en principe ne se contente pas de son rôle premier de dortoir gigantesque qui s’endort à huit heures du soir!
Il a fallu attendre le 100ème anniversaire du théâtre tunisien pour voir les autorités culturelles penser à identifier avec une plaque explicative les principales salles de théâtre et de cinéma de l’hyper centre. Combien de temps va-t-il falloir attendre pour identifier d’autres lieux qui le méritent comme les demeures des écrivains, des chanteurs, des acteurs importants de l’histoire nationale avant que le rouleau compresseur du béton ne les rase!
Le devoir d’information de mairies dépasse tout ça pour englober d’autres dimensions. Les guides et cartes de ville doivent être régulièrement mis à jour et mis à la disposition des éditeurs en les incitant à l’édition de ses outils d’orientation qui font aujourd’hui défaut. Bientôt nous serons obligés de consulter Google Mapp avant d’aller visiter le musée océanographique du Kram ou avant de nous embarquer à rechercher la rue 6654 de la cité Ezzouhour!
Dans les capitales modernes, l’information a depuis longtemps droit de cité! Et ça ne date pas d’aujourd’hui! Qui se rappelle encore des colonnes Morris du centre ville? Ces jolies colonnes héritées de la colonisation et recouvertes des affiches des spectacles pour informer le public des passants? Nos municipalités les ont enlevées! Ailleurs, loin de nier leur importance comme support d’information, on les a modernisées en les enveloppant d’une plaque de plexiglas illuminée et elles continuent à jouer superbement leur rôle!
A chacun l’information qu’il mérite! Malheureusement