Zone euro : le Fonds de secours sera augmenté si nécessaire

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à D) le ministre des finances espagnol Elena Salgado, le Belge Didier Reynders, le chancelier de l’échiquier George Osborne, le 7 décembre 2010 lors d’un conseil économique à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[07/12/2010 17:51:26] BRUXELLES (AFP) Une augmentation du Fonds de secours pour les pays de la zone euro en difficulté sera étudiée si nécessaire, même si elle n’est pas nécessaire dans l’immédiat malgré la persistance de la crise financière, ont estimé mardi plusieurs responsables de l’UE.

“Si cela devient nécessaire, nous examinerons” la question d’une augmentation des capacités de prêts du Fonds mis sur pied au printemps, “mais la question ne se pose pas aujourd’hui”, a déclaré le président de l’UE Herman Van Rompuy à la presse, à l’issue d’un sommet avec le président russe Dmitri Medvedev.

“Il n’y a pas de problème avec les montants disponibles” dans le dispositif aujourd’hui, a-t-il jugé. “A l’heure actuelle, il n’est pas nécessaire d’augmenter les moyens disponibles du Fonds, il n’y a pas du tout de problème”, a-t-il ajouté.

Mis en place au printemps, ce Fonds est constitué de 440 milliards d’euros de garanties de prêts des pays de la zone euro, complétés par 250 milliards d’euros de prêts du FMI et par 60 milliards d’euros de prêts de l’UE.

Les pays européens ont discuté ces derniers jours de l’éventualité d’en relever le plafond pour rassurer les marchés sur la capacité de l’Europe à faire face à d’autres crises financières après la Grèce et l’Irlande, mais la décision a été repoussée à plus tard.

Le ministre des Finances belge Didier Reynders, dont le pays préside l’UE, a déclaré de son côté que la discussion allait “se poursuivre” sur le sujet, en marge d’une réunion avec ses homologues de l’UE.

“Il n’y a évidemment aucune décision pour l’instant” sur une augmentation du Fonds, a-t-il dit. “Mais la discussion va se poursuivre”, notamment lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européen les 16 et 17 décembre à Bruxelles, a indiqué M. Reynders.

“Nous reprendrons les travaux (…) sur l’ensemble des aspects” y compris “évidemment la taille du mécanisme permanent (de soutien aux pays de la zone euro) et par répercussion du mécanisme actuel”, a-t-il ajouté.

“Je suis sûr que nous aurons davantage de discussions dans les prochaines semaines concernant la taille du mécanisme”, avait-il également déclaré en arrivant à cette réunion.

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a appelé à augmenter la capacité du dispositif si nécessaire. Et le Fonds monétaire international y est aussi favorable.

Cependant, la zone euro n’a pas réussi à s’entendre encore pour décider de solutions plus radicales face à la crise persistante en Europe, telles qu’une augmentation de ce Fonds de secours.

Selon un diplomate européen, les ministres “ne se sont pas mis d’accord” sur le sujet car ils divergent sur l’impact d’une telle mesure sur les marchés. En outre de nombreux pays préfèrent garder cette munition en cas de forte aggravation de la crise.

Au delà, les Européens réfléchissent aussi à des moyens beaucoup plus importants pour le futur Mécanisme de secours permanent, destiné à remplacer le dispositif actuel à partir de la mi-2013. Ce sujet est à l’ordre du jour du sommet des dirigeants européens la semaine prochaine.

Les ministres des Finances de l’UE ont adopté formellement mardi le plan d’aide de 85 milliards d’euros à l’Irlande, qui devient ainsi le deuxième pays de la zone euro après la Grèce à bénéficier d’un tel soutien extérieur et le premier à puiser dans le nouveau Fonds de soutien.

Sur les 85 milliards d’euros du plan d’aide à l’Irlande, le Fonds de stabilité financière de la zone euro va apporter 17,7 milliards.