Tunisie-Union Européenne : Construire un partenariat gagnant-gagnant

Une Journée d’information et de consultation sur le Statut de partenaire avancé de la Tunisie pour mieux débattre des contours d’un partenariat solidaire.

L’agence Tunis Afrique Presse a rapporté, dans une dépêche datée du 6 décembre et reproduite par les quotidiens tunisiens, qu’une Journée d’information et de consultation sur le Statut avancé de la Tunisie a été organisée par le ministère tunisien des Affaires étrangères et la Délégation de l’Union européenne à Tunis. La même dépêche rapporte que cette manifestation, qui a porté sur l’évolution des relations entre la Tunisie et l’Union européenne dont le Statut de Partenaire avancé constitue une nouvelle étape, a vu la participation de la société civile tunisienne.

Le Statut de partenaire avancé, qui a été annoncé –rappelez-vous- en 2009, va, à ce propos, assurer un renforcement des relations entre la Tunisie et l’Union européenne encore régies par l’Accord d’Association conclu en juillet 1995; notre pays a été –il faut le rappeler- le premier pays du Sud à avoir conclu un accord dans ce sens ave l’Union européenne. Donc bien avant le déclenchement du Processus de Barcelone (en novembre de la même année) ; lequel processus constitue, pour ainsi dire, la feuille de route des relations entre l’espace européen et l’ensemble des pays ayant conclu avec lui des accords d’association dont évidemment la Tunisie.

Un cadre institutionnel qui institue une zone de libre-échange et qui a été depuis enrichi par des plans d’action concernant ce qui est appelé «La politique Européenne de voisinage», pour la période de 2005-2010. Une politique de voisinage censée renforcer ces relations notamment à la suite des évolutions qui ont marqué l’espace européen qui compte maintenant vingt-sept pays. Laquelle politique ambitionne, par ailleurs, d’assurer une plus grande intégration de l’économie tunisienne dans l’économie européenne et d’approfondir une coopération tous azimuts touchant les volets politique, culturel et social.

Prendre en compte les intérêts réciproques

Et le Statut de partenaire avancé? A ce niveau de la réflexion, et s’il constitue une avancée certaine marquant une reconnaissance de l’Union européenne quant à l’évolution remarquable de la Tunisie dans son environnement dans divers domaines (politique, économique, social, culturel) -en témoignent les classements honorables dont elle ne cesse de faire l’objet-, les contours de ce Statut ne sont pas toujours clairs pour des pans entiers de la société tunisienne dont la société civile qui posent, selon toute vraisemblance, la question suivante: Qu’est-ce que ce Statut va apporter à la Tunisie?

L’organisation de cette journée d’information et de consultation pourrait participer de cette logique. Comme le lancement d’une consultation en ligne par la Délégation de l’UE en vue de sonder les avis sur ce Statut de partenaire avancé qui devra être conclu pour la période 2011-2016.

La lecture des points évoqués au cours de cette Journée d’information et de consultation sur le Statut avancé de la Tunisie en dit, du reste, long, pour tous ceux qui suivent l’évolution des relations entre la Tunisie et l’UE, sur les interrogations des deux parties et notamment de la part de la partie tunisienne. Une nouvelle étape devra, de ce fait, assurer un partenariat solidaire, notamment dans des domaines cités du reste par la dépêche de l’agence TAP: l’accompagnement financier, l’intégration économique et la mobilité, c’est-à-dire entre autres, et, selon toute vraisemblance, les déplacements de personnes.

Il y va de l’intérêt des deux parties qui sont obligées de s’entendre et de coopérer. La Tunisie et l’UE étant liées l’une à l’autre, et depuis une trentaine d’années, par des échanges importants qui vont au-delà de ceux des biens et des services et des personnes, se doivent de construire un avenir meilleur pour tous les peuples de la région. Un partenariat gagnant-gagnant qui leur permettra de mieux vivre ensemble. Et qui devra prendre en compte leurs intérêts réciproques.