Hermès : les petits actionnaires demandent des clarifications à Bernard Arnault

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[08/12/2010 15:34:02] PARIS (AFP) Le cabinet de conseil aux petits actionnaires Deminor a rendu public mercredi une lettre adressée à Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH dans laquelle il lui demande plusieurs clarifications liées à sa prise de participation récente dans le capital d’Hermès.

Il veut notamment en savoir plus sur le processus et les conditions de prise de décision du numéro un mondial du luxe, d’une importance “capitale” selon lui.

Entre le 1er septembre et le 25 octobre, premier jour de cotation après l’annonce surprise de LVMH, “le titre du groupe de luxe a pris 22% et il y a eu beaucoup d’échanges”, a expliqué à l’AFP Fabrice Rémon, associé en charge de Deminor France, qui a précisé s’être rangé aux côtés d’Hermès dans ce dossier.

“Il ne fait aucun doute que les actionnaires qui ont cédé leurs titres pendant cette période ne l’auraient probablement pas fait s’ils avaient eu connaissance de l’information selon laquelle LVMH disposait d’une plus-value potentielle de près de 2 milliards d’euros (au cours d’ouverture du 25 octobre), correspondant au dénouement en actions de ses +equity swaps+”, écrit M. Rémon qui veut “éclairer le débat”.

Les “equity swaps” sont ces instruments financiers qui ont permis à LVMH de réaliser son opération.

Deminor, qui “va demander des explications aux banques qui ont mené ces opérations et à leur autorité de contrôle”, veut en savoir plus aussi sur l’entrée au capital de LVMH dans Hermès dans les années 80.

“Il s’avère qu’une prise de participation de votre groupe n’apparaît nulle part dans les registres d’Hermès”, écrit M. Rémon, allusion aux déclarations à la presse en ce sens de M. Arnault et du vice-président de LVMH, Pierre Godé.

De son côté, Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), a déjà écrit au gendarme de la Bourse concernant la dérogation demandée par Hermès à l’AMF qui dispenserait la griffe de lancer une OPA sur l’ensemble de son capital, après l’annonce de la création d’un holding rassemblant plus de 50% des actions.

L’AMF a déjà ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles Bernard Arnault a réussi à collecter 17,1% du capital, sans en informer le marché, alors que LVMH assure avoir respecté la réglementation.