Lors des 6ème Rendez-vous économiques de la Méditerranée, qui ont eu lieu le 4 décembre 2010 à Marseille, les participants ont abordé plusieurs questions, entre autres des problèmes juridiques à la mobilité des peuples, des accords euroméditerranéens sur l’agriculture et la pêche. Plus intéressant encore, certains ont plaidé pour la création d’une agence méditerranéenne dédiée aux petites et moyennes entreprises.
Le panel ayant traité de “De la guerre économique à la défaillance des régimes juridiques méditerranéens“ a proposé plusieurs solutions «pour mettre en œuvre un nouveau régime de croissance, plus dynamique que celui qui prévalait jusque-là dans les pays du sud» de la Mare Nostrum. Et pour Olivier Pastré, vice-président du Cercle des économistes, cité par le portail econostrum.info, il ne fait pas de doute que nous sommes bel et bien dans une guerre économique: «Il y a une guerre des monnaies, une guerre commerciale, une guerre de la recherche et une guerre des peuples face à une situation sociale difficile. Nos armes conventionnelles ont montré leurs limites».
Aussitôt ce constat établi, M. Pastré formule de nouvelles solutions “pour décanter la situation“, notamment «un sommet sur les migrations pour attaquer de front la question trop sensible de la mobilité des peuples, un accord politique sur la pêche et l’agriculture ou encore des mesures radicales pour obliger les pays méditerranéens à coopérer, au moins deux par deux», lesquelles propositions qui ont été retenues dans la déclaration finale des rendez-vous.
Pour sa part, Alain Juillet, avocat au cabinet Orrick Rambaud Martel, il est nécessaire voire indispensable d’améliorer les systèmes juridiques des pays méditerranéens, car «cette question est clairement négligée dans l’Union pour la Méditerranée. Pourtant, l’instabilité juridique et la méconnaissance des règles refreinent les ardeurs de nombreux investisseurs», estime-t-il.
Jérôme Pentecoste abonde dans le même ordre d’idées en soulignant que «les régimes juridiques des pays du sud sont radicalement différents les uns des autres. Les grands groupes sont conseillés par des services juridiques performants qui les accompagnent dans chaque pays. Mais rien n’est prévu pour les PME, dans ce domaine, comme dans celui de l’intelligence économique, qui est négligé pour les plus petites entreprises».
Alors, pour palier cette carence et changer cette donne que d’aucuns qualifient de pénalisante, on suggère que l’espace euroméditerranéen se dote d’une agence entièrement dédiée aux petites et moyennes entreprises (PME), «dont la mise en œuvre est certes dans les tuyaux, mais ne paraît pas être la priorité du moment, ce que regrette le président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) que préside Foued Lakhoua. Selon notre source, ce dernier indiquera du reste que «22 milliards d’euros sont disponibles pour les projets des PME de la région. Il existe 43 dispositifs accessibles aux entreprises euroméditerranéennes et 17 réservés aux pays méditerranéens. Les chefs d’entreprise demandent juste de l’information sur ces aides!». Cette initiative de M. Lakhoua aurait obtenu l’appui Lino Cardarelli, le nouveau secrétaire général adjoint de l’UPM (Union pour la Méditerranée).