Christine Boutin remet ses propositions pour une mondialisation plus sociale

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à Ballan-Miré, près de Tours (Photo : Alain Jocard)

[09/12/2010 08:27:06] PARIS (AFP) Christine Boutin remet jeudi à Nicolas Sarkozy un rapport intermédiaire sur la dimension sociale de la mondialisation comprenant 17 propositions, dont la définition dans chaque pays de niveaux d’inégalités non tolérables.

Cette mission avait démarré par une vive polémique quand la rémunération prévue pour l’ex-ministre du Logement (2007-2009) avait été révélée en juin dernier. Finalement, Mme Boutin avait renoncé à son salaire mensuel de 9.500 euros.

En préambule de son rapport intermédiaire, dont l’AFP a eu copie, Christine Boutin estime que “la faim dans le monde” doit être le “problème prioritaire”. Dans l’immédiat, elle propose de “mobiliser les agences internationales” pour lutter contre “la volatilité excessive des matières premières agricoles” et prévenir les crises alimentaires.

Selon le rapport, les principes du “droit au travail décent” doivent être intégrés aux “règles internationales du commerce”, notamment dans les litiges tranchés par l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

Les “transferts monétaires conditionnels” (TMC) — allocations accordées aux familles contre l’obligation de scolariser les enfants — et la microfinance doivent être renforcés, ainsi que la construction d’un “socle universel de protection sociale”.

Sur les inégalités, Mme Boutin propose de définir dans chaque pays un seuil au-delà duquel les écarts de richesse fragilisent “la cohésion sociale”. Les situations des pays ne doivent plus être appréhendées à travers le seul indice économique du PIB (produit intérieur brut), mais aussi avec des indices sociaux et environnementaux, ajoute l’ancienne ministre.

Au niveau des entreprises, Christine Boutin propose de soumettre les stock-options “à des conditions de performances sociales ou sociétales” et d’expérimenter le principe de “traçabilité du respect des droits fondamentaux dans la chaîne de production”.

Autre proposition, créer un fonds de capitaux publics et privés pour multiplier les entreprises de “social business” dans le monde. Christine Boutin cite en exemple la Grameen Bank (micro-crédit) fondée en 1983 par Mohammad Yunus, prix Nobel de la paix qui l’accompagnera jeudi à l’Elysée.

Comme elle l’avait annoncé en septembre, Christine Boutin propose enfin de faire passer le G20 de 20 à 25 Etats pour y intégrer des “pays pauvres”.