François Fillon à Moscou pour faire profiter la France de la reprise russe

photo_1291899878620-1-1.jpg
çois Fillon (g) et le président russe Dmitri Medvedev (Photo : Dmitry Astakhov)

[09/12/2010 13:08:17] MOSCOU (AFP) Le Premier ministre français François Fillon est à Moscou jeudi pour clôturer avec son homologue Vladimir Poutine l’année croisée France-Russie, mais aussi pour marquer des points sur le terrain économique en espérant profiter de la reprise de la croissance russe.

“Malgré les difficultés de l’année précédente, nous avons réussi à surmonter les problèmes de la crise financière internationale et atteindre le niveau des échanges commerciaux de 2008”, a déclaré M. Poutine, en recevant M. Fillon pour un séminaire intergouvernemental bilatéral, une réunion organisée annuellement entre les deux pays.

“Cela signifie des emplois, la reprise de la production. C’est une chose positive”, a-t-il ajouté. “Nous avons des choses à discuter, plusieurs grands projets conjoints”, a encore déclaré le Premier ministre russe.

Arrivé avec trois heures de retard mercredi soir en raison des chutes de neige en France, le Premier ministre français avait été auparavant reçu au Kremlin, plaisantant sur les intempéries avec le président Dmitri Medvedev.

“Enfin le temps est le même à Paris qu’à Moscou, il neige fort ici comme là-bas”, a plaisanté M. Medvedev, accueillant François Fillon au Kremlin.

photo_1291899982754-1-1.jpg
élégations russe (d) et française au Kremlin le 9 décembre 2010 (Photo : Dmitry Astakhov)

“Non, c’est pire à Paris, j’ai dû attendre trois heures avant de décoller”, a répondu M. Fillon, arrivé trop tard mercredi soir pour assister comme prévu à une représentation de ballet franco-russe au Bolchoï qui devait clôturer l’année croisée France-Russie.

Les entretiens jeudi devaient porter sur de nombreux domaines de coopération.

Dans un entretien paru mercredi dans le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta, François Fillon avait estimé que de “nombreux contrats” seraient signés entre des entreprises des deux pays au cours le la visite..

Le groupe industriel français Alstom doit notamment conclure avec RusHydro, leader russe de l’énergie hydraulique, “un accord très significatif” sur la rénovation de barrages dans le Caucase, a-t-il dit.

Parmi les autres contrats, l’équipementier aéronautique Safran-Sagem et l’agence russe d’exportations d’armes Rosoboronexport vont “créer une entreprise commune dans le domaine des systèmes de navigation pour l’aviation et la marine”, a-t-il ajouté.

Il a observé que les échanges économiques et commerciaux bilatéraux avaient été “multipliés par quatre entre 2000 et 2008”.

Le chef du gouvernement français a par ailleurs estimé qu’il était trop tôt pour lever le régime de visas comme le demande Moscou entre l’Union européenne et la Russie.

La question de la vente à la Russie d’un puissant navire de guerre français, de type Mistral, d’un coût d’environ 500 millions d’euros, reste pour sa part en suspens.

Les deux pays avaient annoncé en mars être en “négociations exclusives” sur ce marché, pouvant porter jusqu’à quatre bâtiments, mais Moscou a ensuite lancé un appel d’offres international. Une procédure dont les autorités russes ont immédiatement minimisé l’importance, la mettant sur le compte d’une obligation légale.

La presse russe attendait en outre jeudi une décision des autorités russes sur un projet très controversé d’autoroute payante Moscou-Saint-Pétersbourg, dont le groupe français Vinci est partie prenante, et dont le tracé d’un tronçon à travers bois dans la banlieue de Moscou a suscité une forte mobilisation.

Selon le quotidien Vedomosti, le Kremlin, qui avait gelé le projet en août pour des consultations après des manifestations, aurait décidé de donner son feu vert à ce dossier controversé et autour duquel plusieurs opposants et journalistes ont été victimes d’agressions violentes.