éserte sous la neige à La Courneuve, en banlieue parisienne, le 8 décembre 2010 (Photo : Thomas Samson) |
[09/12/2010 14:54:39] PARIS (AFP) Salles de réunion transformées en dortoirs, séances de cinéma et parties de poker improvisées: de nombreuses entreprises d’Ile-de-France ont fait office d’hôtel le temps d’une nuit à cause de la tempête de neige, sans pour autant désorganiser le travail.
Chez Renault, la direction parlait jeudi d’une soirée “totalement à part”, selon un courrier interne du responsable de la communication du Technocentre de Guyancourt (Yvelines), où environ 3.000 personnes sont restées bloquées mercredi soir.
à Guyancourt, en banlieue parisienne, le 10 octobre 2007 (Photo : Mehdi Fedouach) |
“Je pense que l’on peut difficilement faire mieux, donc à valoriser comme il se doit en interne comme en externe”, estime l’auteur du message Mathieu Perrier.
Selon lui, l’organisation du travail a été très peu chamboulée. “Il y a certainement eu une petite désorganisation, car il y en a qui sont rentrés chez eux plus tôt, mais c’est très limité”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Les entreprises avaient en partie anticipé la tempête de neige, en calquant leurs décisions sur l’évolution des prévisions météo.
Des cellules de crise ont été mises en place pour informer les salariés en temps réel de l’état du trafic routier. Des consignes de prudence ont été passées aux employés sur les routes. Les réseaux sociaux et les courriers électroniques ont aussi été utilisés par les services de communication interne.
à bicyclette sur le pont Alexandre III à Paris, le 8 décembre 2010 (Photo : Bertrand Guay) |
“On a reçu un mail des services généraux nous déconseillant de prendre la route”, raconte Florence Maret, assistante de direction chez Bouygues Telecom, qui a passé la nuit dans son bureau à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) comme une dizaine d’autres de ses collègues.
Chez Thales à Meudon (Hauts-de-Seine) et à Vélizy (Yvelines), la direction avait conseillé à ses salariés de rentrer chez eux en milieu d’après-midi, mais un millier de personnes, sur les 4.000 qu’emploie le groupe, sont restées coincées.
à la gare de Villeneuve-Saint-Georges, en banlieue parisienne, le 8 décembre 2010 (Photo : Bertrand Langlois) |
“C’était trop tard, tout était déjà bloqué, seuls les salariés qui habitaient à 3 ou 4 kilomètres de la zone sont rentrés chez eux”, raconte Laurent Trombini, coordinateur CGT chez Thalès.
“On nous a demandé de rester au bureau jusqu’à nouvel ordre”, raconte pour sa part Michel Bougeard qui travaille sur le site du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Saclay (Essonne). Plus d’un tiers (2.650) des personnes qui y travaillent n’ont pas pu rentrer chez elles.
Les heures de fermeture de sites ont été étendues. Les cantines ont rallumé les fourneaux. Les salles de réunion et couloirs ont été transformés en dortoirs. Des matelas ont été distribués chez Bouygues, des chaises longues et des manteaux utilisés en lits de fortune chez Cassidian, une filiale d’EADS à Elancourt (Yvelines), où 400 personnes (sur 1.000 employés) ont dormi.
“J’ai dormi par terre, sur un carton avec mon manteau et une couverture de survie que j’avais dans ma voiture mais au moins j’étais au chaud”, raconte Corinne Beaufre, salariée chez Thales.
Pour tuer le temps, Bouygues Telecom a passé le film Avatar, tandis que le Technocentre Renault a projeté sur écran géant le match de football Marseille-Chelsea.
“Tous les collègues discutaient ensemble sur internet. C’était assez relax”, confie M. Bougeard au CEA.
La quasi totalité des entreprises concernées ont soit donné la journée ou une après-midi de congé à leurs “naufragés” jeudi, soit leur ont demandé de faire du télétravail.