BCE : risque de concurrence entre banques et Etats pour se financer

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éunion de la Banque centrale européenne, en juin 2008 (Photo : Dominique Faget)

[09/12/2010 17:39:44] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) dénonce le risque de voir naître une compétition entre banques et Etats pour leur refinancement au cours des deux prochaines années, dans son rapport semestriel de stabilité financière publié jeudi.

“La principale source d’inquiétude vient de l’interférence entre les problèmes de dette souveraine et la vulnérabilité de certains segments du secteur bancaire de la zone euro”, écrit la BCE.

“Et l’un des canaux de risque est la possibilité (de les voir entrer en) compétition pour l’épargne sur le marché des capitaux”, a précisé le vice-président de l’institution financière de Francfort (ouest), Vitor Constancio, lors d’un point presse.

Les banques de la zone euro vont devoir trouver au cours des deux prochaines années plus de 1.000 milliards d’euros sur les marchés pour se refinancer, un montant équivalent à celui dont ont besoin les banques américaines, a-t-il indiqué. Et ces besoins vont se trouver confrontés à ceux des Etats.

M. Constancio a toutefois jugé “impossible de prédire” si les instituts bancaires auront des difficultés à se refinancer et rappelé que le taux d’épargne avait récemment augmenté, mettant à disposition davantage de liquidités.

Evoquant la situation économique de la zone euro, il a estimé qu’elle avait fait mieux en terme de croissance cette année que tout ce qui avait été anticipé, un scénario qui ne devrait pas se démentir en 2011.

“La croissance dans la zone est bien plus importante qu’attendu malgré les turbulences financières”, a-t-il dit, jugeant que l’important pour ramener la sérénité sur les marchés est que “les gouvernements poursuivent leur politique de consolidation budgétaire”.

Alors que les responsables européens s’interrogent sur la nécessité d’augmenter le fonds de secours pour les pays en difficulté de la zone euro, M. Constancio a refusé de donner l’opinion de la BCE à ce sujet, se contentant de déclarer qu’une telle hausse “peut aider”.