PPR en passe de vendre Conforama, en attendant la FNAC et Redcats

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à proximité de la Samaritaine, le 27 septembre 2005 sur les quais de la Seine à Paris (Photo : Jack Guez)

[09/12/2010 20:48:48] PARIS (AFP) Le groupe de luxe PPR, qui veut sortir de la distribution, fait un pas supplémentaire avec le projet de cession de Conforama au Sud-africain Steinhoff, en attendant les ventes programmées de la Fnac et de Redcats.

Jeudi, PPR a annoncé des négociations exclusives avec Steinhoff pour lui céder Conforama, numéro deux français de l’ameublement, présent dans sept pays, pour 1,2 milliard d’euros, mais aussi une reprise de dette pour un montant non dévoilé.

Le PDG de Steinhoff Markus Jooste a précisé qu’il entendait conserver l’équipe dirigeante de Conforama, dont son PDG Thierry Guibert, si le projet d’acquisition allait jusqu’à son terme, rendant hommage à sa gestion.

Conforama doit “absolument continuer à construire son propre chemin, sans chercher à talonner Ikea”, a-t-il souligné.

François-Henri Pinault, qui a pris les rênes du groupe familial en 2005, a décidé de recentrer PPR sur le luxe (Gucci Group) et sur des marques internationales d’équipement de la personne dans un pôle “sport et lifestyle”.

Cela passe par la vente de la distribution, moins rentable et plus difficile à internationaliser, mais aussi par des acquisitions. En 2009, Conforama avait généré 17,7% du chiffre d’affaires de PPR, mais seulement 8,7% de son résultat d’exploitation courant. A contrario, Gucci représentait 20,5% des ventes, mais 48,3% du résultat d’exploitation courant.

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çois-Henri Pinault avant l’assemblée générale des actionnaires le 19 mai 2010 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Dans cet esprit, PPR a déjà cédé le groupe de grands magasins Printemps en 2006, acquis l’équipementier sportif allemand Puma en 2007, vendu YSL Beauté en 2008, et introduit en Bourse le conglomérat CFAO il y a un an.

Le montant de la cession de Conforama “nous satisfait pleinement et se situe au total “au-dessus” des prix qu’on entendait ici ou là, a indiqué le directeur financier de PPR Jean-François Palus.

“C’est une bonne opération, le prix est supérieur au prix plancher évoqué de 1,5 milliard d’euros”, a indiqué à l’AFP Boris Bourdet, analyste à Natixis, l’estimant à un peu plus de 1,6 milliard d’euros.

“Cela confirme le rythme d’une opération par an depuis 2006”, a-t-il relevé. Reste maintenant à savoir quelles seront les acquisitions, destinées à renforcer le pôle “sport et lifestyle” créé par PPR en octobre. A charge pour l’Allemand Jochen Zeitz, patron de Puma, de constituer un portefeuille de marques internationales dans les secteurs du sport, des activités de plein air.

Des rumeurs d’intérêt circulent ainsi pour Quicksilver et pour le groupe australien de “surfwear” Billabong.

Dans les milieux financiers, l’accueil était toutefois en demi-teinte, compte tenu d’incertitudes sur les acquisitions. L’action PPR a clôturé en baisse de 1,65% à 124,80 euros, alors que le CAC 40 a engrangé 0,68%.

Deux groupes de distribution doivent encore être cédés: Redcats (vente à distance, dont La Redoute) et la Fnac.

La sortie de la distribution avait été freinée par la crise économique. Pendant ce temps, le groupe a continué le redressement de ses filiales, refusant de les brader.

En octobre, PPR avait contacté des banques afin qu’elles proposent des montages financiers à des acquéreurs, a expliqué M. Palus.

La cession de Conforama, soumise au feu vert des autorités de la concurrence, devrait être conclue “dans les prochaines semaines”.

Un comité central d’entreprise est prévu le 16 décembre, a indiqué à l’AFP Didier Morin, délégué syndical central FO.

En l’absence de “doublon” géographique entre Conforama et Steinhoff, l’opération ne devrait avoir “aucun effet sur l’emploi chez Conforama”, selon M. Palus.

La vente à ce fabricant de meubles devrait être plus rassurante pour le personnel qu’une cession au fonds Carlyle ou au groupe d’ameublement concurrent But, allié au fonds Permira, laquelle aurait probablement posé des problèmes de concurrence dans certaines zones, a relevé M. Morin.