à bord de deux bateaux attendent de passer une écluse sur le canal du Midi, à Carcassonne le 19 juillet 2007. (Photo : Eric Cabanis) |
[10/12/2010 11:04:31] PARIS (AFP) Bateaux-promenades, de location ou de croisières: le tourisme fluvial en France a de plus en plus la cote, à l’image du succès grandissant des croisières en mer, générant aussi des retombées importantes pour les régions qui en bénéficient.
Tous types d’embarcations confondus, le nombre de passagers transportés a atteint en 2009 10,6 millions, dont 10,3 millions rien que pour les bateaux promenades (375 en tout) et 162.000 pour les paquebots fluviaux (27), selon des chiffres publiés dans le cadre du Salon nautique qui s’achève dimanche à Paris.
Les bateaux-promenades, type bateaux-mouches, sont à 78% en région parisienne. La Bourgogne et le Languedoc-Roussillon sont des régions de location de bateaux (1.800 à louer en France) alors que les axes Rhône-Saône, Seine-Oise et Rhin-Moselle sont le terrain de jeu des paquebots fluviaux.
Une activité qui rapporte aux entreprises du secteur environ 230 millions d’euros.
“L’activité, comme la croisière en mer, est l’une de celles qui a mieux résisté à la crise en 2009” explique à l’AFP Véronique Vergès, directrice chargée du tourisme aux Voies Navigables de France (VNF), organisme qui gère 6.200 kilomètres de voies d’eau sur 8.500 km, le plus long réseau fluvial d’Europe.
Chaque année, le nombre de passagers progresse à un rythme de 4%. La crise lui a donné un coup de pouce, devenant une solution alternative de proximité pour ceux qui pouvaient partir assez loin précédemment.
Il bénéficie aussi d’une “image verte, on va plus lentement, on voit les paysages de manière différente et on est dépaysé”, ajoute Mme Vergès.
“C’est un tourisme d’itinérance qui plaît. Les gens louent un bateau comme ils réserveraient l’hiver un chalet”, ajoute-t-elle.
Les paquebots fluviaux ont eux aussi le vent en poupe avec un taux de croissance en terme de passagers de 6,9% en 2010.
Tendance confirmée chez le leader européen du secteur, la société familiale alsacienne CroisiEurope, qui a vu passer en dix ans le nombre de passagers de 100.000 à 209.000 actuellement.
Rien qu’en 2010, la hausse est de 13% sur un an et de 10% pour le chiffre d’affaires, à 125 millions d’euros, indique à l’AFP son directeur général Christian Schmitter.
Le principal atout des bateaux? “Pouvoir aller au coeur des villes d’Europe sans avoir à défaire ses valises, de Strasbourg à Budapest, ou à Venise, être le seul hôtel flottant près de la place Saint-Marc”, souligne-t-il.
Le tout avec un rapport qualité-prix attractif, fait valoir M. Schmitter. Et une image de la croisière fluviale qui change grâce au bouche à oreille et aux “nouveaux médias sociaux”, précise Mme Vergès.
La location de bateaux sans permis, le fait souvent de familles ou d’amis, a aussi de beaux jours devant elle avec le développement du tourisme dit “fluvestre”, associant la voie d’eau à des offres de randonnées pédestres ou à vélo, de visites du patrimoine et de la gastronomie locales.
Les plaisanciers, selon VNF, pratiquent 2 escales de deux heures par jour en moyenne pour aller sur les marchés ou faire du shopping, voir des musées ou des villages, autant de retombées pour les communes et régions.
Selon une étude, le trajet moyen fait en vélo par un touriste autour du fluvial dans le sud-ouest est de 12km et de 4 km à pied.
Trois régions françaises – Bourgogne, Picardie et Bretagne – sont devenues en 2008 propriétaires de leur domaine fluvial, transféré par l’Etat. Un atout, disent-elles, pour la préservation du patrimoine culturel et naturel, mais aussi “un des axes forts de la politique touristique régionale”.
La Bourgogne estime ainsi que son réseau de voies navigables génère “30 millions d’euros de retombées économiques”.