A la fin du 2ème Panel, dédié aux défis de la compétitivité de l’entreprise, Afif Chelbi, ministre de l’Industrie et de la Technologie, après avoir évoqué le chemin parcouru en Tunisie, dans le domaine économique et social, depuis l’accord d’association conclu avec l’Union européenne en 1995, a cité l’augmentation palpable des exportations industrielles du pays, qui ont quadruplé en 15 ans, passant de 4,5 à 18 milliards de dinars; il a aussi mentionné le contenu technologique des produits exportés (au sens OCDE), désormais à hauteur de 30% maintenant après avoir stagné, tout au long des années quatre-vingt-dix autour de 12% et relevé le grand nombre des entreprises tunisiennes, engagées de plus en plus dans des opérations d’innovation techniques, commerciales et organisationnelles. Afin, dit-il, de gagner la bataille de l’employabilité, de la pérennité, de la compétitivité et de l’implantation dans les futures niches de croissance.
«Le nombre d’entreprises tunisiennes, certifiées ISO, est passé à plus de 1500 unités, gage de qualité et de crédibilité dans un bassin méditerranéen en proie à un concurrence féroce pour trainer les IDE et le capital nomade international», déclare le ministre, pour qui la Tunisie a réussi à obtenir, dans le dernier rapport de Davos, le 32ème rang en termes de compétitivité et le 31ème en termes d’innovation, grâce à l’encadrement des pouvoirs publics, à l’introduction des TIC dans les modes de management, au leadership audacieux des hommes d’affaires tunisiens et à la capacité d’adaptation des ressources humaines, dont la mobilité sociale et la formation continue, demeurent les principaux atouts de l’attractivité du site Tunisie.
Pour notre interlocuteur, le pays est condamné à se surpasser et à intégrer les mutations du marché mondial du travail. La multiplication des entreprises tunisiennes, exportatrices de produits finis, incluant la conception, dans l’habillement, la céramique, la plastique technique et les logiciels ou qui obtiennent le rang de concepteur de rang n°1 de la part des constructeurs automobiles européens autorisent, nous dit Afif Chelbi, les espoirs placés dans la consolidation des positions concurrentielles du tissu industriel national, l’ancrage des stratégies anticipatives et proactives et l’amélioration du climat des affaires.
Cela dit, dans sa conclusion, notre interlocuteur n’a pas manqué de mentionner la teneur de l’étude stratégique sur l’industrie tunisienne à l’horizon 2016, qui a mentionné la persistance de certaines lacunes liées au caractère familial fermé du capital de la majeure partie des entreprises du pays, au manque flagrant de réseaux marketing maîtrisés, à la méfiance ancestrale vis-à -vis de la Bourse et du capital alternatif et à l’absence d’espaces physiques adéquats pour des pôles de développement à forte densité technologique. Il s’agit donc d’autant de défis pour toutes les forces vives du pays, dans l’obligation désormais de tenir des référentiels internationaux dédiés à la valeur ajoutée, à l’intégration, à l’internationalisation et à la labellisation.