EXCLUSIF AFP – Le directeur commercial d’Airbus mis en examen pour “délits d’initiés”

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éricain John Leahy, le 12 janvier 2010 à Seville. (Photo : Eric Piermont)

[10/12/2010 16:36:27] PARIS (AFP) Le directeur commercial d’Airbus, l’Américain John Leahy, soupçonné d’avoir tiré partie d’informations privilégiées sur le groupe aéronautique, a été mis en examen début novembre à Paris pour “délits d’initiés”, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

M. Leahy, 60 ans, a été mis en examen pour “délits d’initiés” début novembre par le juge d’instruction financier Serge Tournaire, selon ces sources. Il encourt 2 ans de prison et une forte amende proportionnelle au gain de la vente de ses actions.

Le directeur commercial d’Airbus a vendu 260.600 actions EADS issues de ses stock-options en novembre 2005 et mars 2006 et en a retiré environ 3,12 millions d’euros, selon un rapport de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le “gendarme de la Bourse”.

Membre du comité exécutif d’Airbus, M. Leahy est soupçonné par les juges d’avoir bénéficié d’informations privilégiées sur les perspectives financières d’Airbus, plus pessimistes en interne qu’elles ne l’étaient pour le marché, ainsi que sur des retards sur les programmes du très gros-porteur A380 et du long-courrier A350.

Joint par l’AFP, son avocat, Me Patrick Bernard, n’a pas souhaité faire de commentaire.

Airbus est la principale filiale du groupe aéronautique et de défense européen EADS.

Le juge a également mis en examen, il y a plusieurs semaines et pour le même chef, Erik Pillet, ancien directeur des ressources humaines d’Airbus, selon ces mêmes sources.

M. Pillet a vendu pour sa part en novembre 2005 et mars 2006 quelque 50.400 actions qui lui ont rapporté plus de 540.000 euros.

L’AMF avait bouclé en décembre 2009 l’affaire des délits d’initiés d’EADS, la plus importante qu’elle ait eu à traiter, en mettant hors de cause l’ensemble des 17 protagonistes de l’affaire et les trois entreprises concernées.

Mais l’information judiciaire ouverte fin 2007 à Paris reste toujours en cours et a déjà donné lieu depuis plus de deux ans à plusieurs mises en examen, dont celle de l’ancien co-président d’EADS, Noël Forgeard.