Nous sommes fiers, nous autres parents, quand l’un de nos fils ou filles, réussit bien sa scolarité et atterrit à l’université avec une bonne orientation. Dans une école préparatoire ou dans un établissement à employabilité élevée, nous nous disons que les années de corvée sont révolues et nous allons souffler un tout petit peu et peut-être avoir le temps et l’argent pour aller au cinéma ou même faire un voyage à Istanbul.
Mais voilà! Très vite on déchante! La vie à l’université n’est plus ce qu’elle était, et c’est normal! Il y a souvent le foyer à payer, en plus de la bouffe et des vêtements, le transport, les fournitures scolaires et le prix du ticket du match EST-ABC (ou n’importe quoi à la place de ces initiales). Il y a le samedi soir, au moins une fois par mois, les anniversaires des copains et surtout des copines. Bref, ça n’arrête pas!
Avec ces dépenses intempestives, voilà que les choses se compliquent dans certaines filières, et particulièrement les filières artistiques et «bozaristes»! Je me demande si les profs qui exigent des achats à ne pas en finir sont bien tunisiens et ont un compte à la B H comme tout le monde! Les moments les plus difficiles sont ceux des étudiants en année terminale qui se trouvent devant le dilemme combien difficile d’avoir de quoi payer ou pas?! Payer les modèles sophistiqués exigés par les profs, imprimer une dizaine de copies de leur mémoire souvent sur un papier très cher et en couleur, si ce n’est carrément la réalisation d’un modèle réduit ou grandeur nature qui coûte les yeux de la tête! Je connais des étudiants qui ont abandonné leurs exams parce que les maigres sous de leurs parents suffisaient à peine pour le faire vivre eux et leurs frères et sœurs!
Les étudiants en prépa, normalement la crème de la crème de nos têtes les mieux faites ne sont pas à envier. Surtout ceux issus des milieux modestes qui se trouvent confrontés, en plus de la rudesse extrême du système prépa chez nous à d’autres défis encore plus durs pour leurs faibles épaules de post-ado.
La progénitures de certaines classes aisées est notoirement présente dans les écoles préparatoires, et cette tranche de la population a les moyens de ses rêves! Des vêtements signés, des voitures, de l’argent de poche …et la possibilité de se faire payer des cours particuliers à gogo! Oui des cours particuliers à la fac ça existe et c’est très cher, et bien sûr très efficace pour la suite de ses deux années de prépa dont le filtre est impitoyable pour ceux qui veulent devenir ingénieurs.
Normalement, l’école de la République est obligatoire et gratuite pour les enfants de la République! Alors cherchez l’erreur!