Crise : Lagarde soulignes les “limites” du système monétaire international

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à Moscou, le 9 décembre 2010 (Photo : Dmitry Kostyukov)

[11/12/2010 12:01:21] PARIS (AFP) Le système monétaire international (SMI) a montré ses limites pendant la crise financière mondiale, car il n’a pas empêché les mouvements massifs de capitaux, a déclaré samedi la ministre de l’Economie Christine Lagarde.

Lors d’un séminaire à Paris sur le SMI, dont la réforme est une des priorités de la présidence française du G20 qui s’achèvera en novembre 2011, elle a aussi plaidé en faveur d’une “diversification” des devises de réserve, alors que seul le dollar joue vraiment ce rôle aujourd’hui.

Le G20 et le Fonds monétaire international (FMI) ont pris jusqu’ici des mesures “significatives mais pas encore substantielles et structurelles”, a estimé Christine Lagarde, qui s’exprimait en anglais, en espérant que le débat initié par la France débouchera “sur des propositions pour faire en sorte que le système favorise davantage la croissance et la coordination mondiale”.

Selon la ministre, le système “a montré ses limites pendant la crise”, d’autant que “sa légitimité (…) est fondée sur des accords qui remontent à 1971 et qui n’ont pas vraiment été remis en question”.

Christine Lagarde a estimé que le SMI avait, dès avant la crise, “échoué à prévenir les déséquilibres mondiaux”. Ensuite, les mouvements de capitaux massifs et volatils “ont été un facteur majeur de la propagation de la crise à travers les frontières”, a-t-elle ajouté.

“Leur magnitude et leur volatilité continue d’en faire des menaces pour la stabilité mondiale”, a einsisté la ministre, soulignant que les économies émergentes en sont “les premières victimes”.

Or, l’absence de protection contre ces mouvements de capitaux incite ces pays à se doter d’une sorte “d’auto-assurance à travers l’accumulation de réserves, ce qui contribue à dégrader les déséquilibres mondiaux”, d’autant qu’il n’existe qu’une seul devise de réserve de facto, le dollar.

Le problème est aussi, selon la ministre, que les pays émergents n’émettent leur dette qu’en dollars, ce qui les expose à sa volatilité.

Elle a donc appelé à une “diversification”, évoquant le rôle que pourraient jouer des “paniers de devises” ou encore les droits de tirage spéciaux (DTS) créés par le FMI en 1969.