ération de Julian Assange, à Amsterdam le 11 décembre 2010. (Photo : Sander Koning) |
[11/12/2010 17:32:46] MADRID (AFP) Des partisans du fondateur de Wikileaks, l’Australien Julian Assange, incarcéré depuis le 7 décembre à Londres, se mobilisaient samedi en Europe et en Amérique latine pour obtenir sa libération.
Dans le même temps, les journaux associés à Wikileaks ont poursuivi la publication de documents confidentiels américains, entamée le 28 novembre. Depuis cette date, près de 1.300 câbles diplomatiques ont été rendus publics.
Le site en espagnol Free Wikileaks a appelé à des manifestations de soutien à M. Assange, 39 ans, détenu pour viol et violences sexuelles présumés en Suède, qui réclame son extradition.
Le fondateur de Wikileaks doit comparaître mardi devant une cour britannique dans le cadre de cette procédure d’extradition. Cette audition devrait être suivie de plusieurs autres, et aucune décision n’est attendue dans l’immédiat.
Les avocats de M. Assange craignent qu’une fois en Suède, il ne soit extradé aux Etats-Unis, où il est devenu l’ennemi public numéro un.
Vendredi, il a été placé dans une cellule d’isolement, et l’un de ses avocats, Jennifer Robinson, a indiqué à l’AFP que la prison de Wandsworth où il est détenu avait pris cette décision “pour sa propre sécurité”.
ération de Julian Assange, à Melbourne le 10 décembre 2010. (Photo : William West) |
Free Wikileaks a mis en ligne sur son site un manifeste intitulé “Pour la liberté, dis non au terrorisme d’Etat” qui réclame “la remise en liberté de Julian Assange au Royaume-Uni”.
Ce site convie les partisans de M. Assange à se rassembler samedi, notamment devant des représentations diplomatiques britanniques et suédoises, dans huit villes espagnoles, dont Madrid et Barcelone, ainsi qu’à Buenos Aires, Mexico, Sao Paulo, Bogota et Lima.
Le texte souligne que “la culpabilité d’Assange dans les délits qui lui sont imputés n’a pas été prouvée et que l’organisation Wikileaks n’est impliquée dans aucun d’entre eux”.
Free Wikileaks demande également “l’ouverture de poursuites judiciaires contre les responsables qui ont commis des crimes ou de graves délits révélés par les fuites publiées par Wikileaks, si la véracité des faits venait à être établie”.
A Amsterdam, 75 personnes ont manifesté samedi dans le centre-ville, selon Rob van der Veen, un porte-parole de la police, à l’appel du Parti des pirates informatiques néerlandais “pour la protection de la liberté de la presse”.
à Londres le 23 octobre 2010 (Photo : Leon Neal) |
Samedi, le New York Times a notamment reproduit le contenu d’un câble de 2002 dans lequel des diplomates américains s’inquiétaient de ce qu’ils considéraient comme des vestiges de “sentiments antisémites” au sein de la hiérarchie du Vatican.
Ce document cite des responsables du Saint Siège évoquant “l’influence excessive” des milieux juifs dans le secteur des médias aux Etats-Unis et au sein du gouvernement américain.
Le quotidien espagnol El Pais a par ailleurs publié un rapport américain d’octobre 2007 qui désigne la Catalogne comme “le plus grand centre d’activité des islamistes radicaux en Méditerranée”.
Par la suite, écrit le journal, les Etats-Unis ont installé au consulat américain de Barcelone une antenne de leurs services de renseignement chargée d’organiser la lutte contre le terrorisme et la crime organisé.
Selon El Pais, les responsables américains se plaignaient dès 2005 du manque de coordination des services espagnols chargés de combattre le terrorisme, après les attentats du 11 mars 2004 qui ont fait 191 morts à Madrid.
Dans sa prison londonienne, M. Assange a demandé à disposer d’un ordinateur portable pour pouvoir préparer sa défense, car il a “des problèmes pour écrire”, a indiqué son avocate.
Me Robinson a ajouté que toute poursuite judiciaire aux Etats-Unis contre lui pour espionnage serait “inconstitutionnelle”, au milieu de rumeurs d’une procédure américaine imminente.