Ouverture de la réunion de l’Opep à Quito : les quotas inchangés

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équatorien du Pétrole Wilson Pastor-Morris à la réunion de l’Opep à Quito le 11 décembre 2010 (Photo : Rodrigo Buendia)

[11/12/2010 17:47:35] QUITO (AFP) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé samedi à Quito de reconduire ses quotas de production, inchangés depuis janvier 2009, mettant en avant les incertitudes économiques susceptibles de peser en 2011 sur la demande pétrolière mondiale.

Le niveau actuel des prix du baril de brut, malgré leur récente envolée, est “confortable à la fois pour les producteurs et les consommateurs”, a estimé le ministre équatorien du Pétrole Wilson Pastor-Morris à l’ouverture de la réunion extraordinaire de l’Opep à Quito.

“Il y a le sentiment général que l’actuel niveau des cours est confortable à la fois pour les producteurs et les consommateurs, comme pour l’économie mondiale”, a déclaré M. Pastor-Morris, dont le pays assure cette année la présidence du cartel pétrolier.

Les prix du baril ont franchi cette semaine à New York les 90 dollars, pour la première fois depuis octobre 2008, mais cette hausse ne devrait pas inciter les douze pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunis samedi dans la capitale de l’Equateur, à modifier leurs quotas de production.

“Je pense qu’il n’y aura aucun changement des niveaux de production”, a assuré aux journalistes le ministre iranien du Pétrole Massoud Mir Kazemi, tandis que son homologue angolais José Botelho de Vasconcelos qualifiait de “bon prix” le niveau de 90 dollars.

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étrole Massoud Mir Kazemi à Quito le 11 décembre 2010 (Photo : Pablo Cozzaglio)

Les douze membres de l’Opep, qui assurent 40% du brut produit dans le monde, devraient donc reconduire pour la septième fois leurs quotas de production, fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009.

Ces quotas n’étaient cependant respectés qu’à 54% en novembre, selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE).

Signe de l’absence d’enjeu de la rencontre de Quito, quatre ministres (Nigeria, Koweit, Qatar et Irak) n’ont pas fait le déplacement et étaient représentés par des délégués.

“Les fondamentaux sont bons, le marché est à l’équilibre”, a fait valoir Ali al-Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole et chef de file du cartel.

Alors que l’Opep a relevé vendredi ses prévisions de consommation mondiale de brut pour 2010 et 2011, “il y a davantage d’optimisme prudent (sur la conjoncture économique) que lors de notre dernière rencontre à Vienne (en octobre), mais rien ne doit être tenu pour acquis”, a averti M. Pastor-Morris.

“Nous faisons en sorte que l’offre de pétrole soit suffisante, et le marché est actuellement très bien approvisionné: l’économie mondiale prend le chemin de la reprise et les prix répondent à la confiance du marché”, a déclaré à l’AFP Mohammad al-Hameli, ministre du Pétrole des Emirats arabes unis.

Certains pays, inquiets de la dégradation de leurs revenus réels en raison du récent effritement du dollar, appelaient même de leurs voeux des prix encore plus élevés.

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énézuélien de l’Energie et du Pétrole Rafael Ramirez (C) à Quito le 11 décembre 2010 (Photo : Rodrigo Buendia)

Ainsi, pour M. Mir Kazemi, “un prix nominal à cent dollars est peut-être un bon prix”, un point de vue partagé par le ministre vénézuélien Rafael Ramirez et le chef de la délégation libyenne Choukri Ghanem.

Des ardeurs tempérées par l’Arabie saoudite, gendarme de l’Opep: des cours “de 70 à 80 dollars” correspondent à “un juste niveau” de prix, a affirmé samedi M. Nouaïmi, esquissant un rétrécissement de la fourchette de prix jugée confortable et qu’il avait précédemment fixée entre 70 et 90 dollars.

Plus petit producteur de l’Opep, l’Equateur s’apprêtait samedi à passer le relais de la présidence du cartel à l’Iran, deuxième plus gros producteur de l’organisation, alors que Téhéran fait face à des sanctions internationales et à une rivalité accrue avec son voisin irakien.

La manière dont l’Iran assurera sa présidence “dépendra des conditions du marché et de la politique de l’Opep. Il faudra m’interroger en 2011” à ce sujet, a simplement commenté samedi M. Mir Kazemi.