éel à la Bourse de Hong Kong, le 2 septembre 2010 (Photo : Mike Clarke) |
[13/12/2010 08:49:47] HONG KONG (AFP) Pour la deuxième année consécutive, Hong Kong avec plus de 51 milliards de dollars US levés depuis début 2010, devrait officiellement se voir attribuer à la fin décembre le titre de première place mondiale pour les introductions en Bourse.
Mais la place hongkongaise, bien que de plus en plus populaire, aurait intérêt, selon les analystes, à réduire se dépendance vis à vis de la Chine, tout en ne sacrifiant pas la qualité à la quantité.
Début décembre, Hong Kong devançait de loin, en termes de fonds levés, les Bourses de New York (31,9 mds USD levés) et les deux Bourses chinoises de Shenzhen et Shanghai, selon les chiffres du fournisseur de statistiques financières le cabinet Dealogic.
“C’est une vraie réussite, Hong Kong peut se prévaloir d’être à la fois un centre financier international et une porte ouverte sur la Chine continentale”, a estimé Liu Qiao, professeur à l’Université de Hong Kong.
“C’est une excellente plateforme pour les entreprises chinoises pour accéder aux capitaux internationaux, ce que Shanghai aura du mal à proposer à court terme”, a-t-il ajouté.
Mais le très bon bilan de Hong Kong en 2010, qui dépasse les 30 mds USD levés l’année précédente, est essentiellement dû à deux introductions monstres: celle de l’assureur asiatique AIA en novembre (20,5 mds USD levés) et celle de la banque chinoise Agricultural Bank (22,1 mds USD).
“Toutes les grandes banques chinoises sont déjà cotées. Il reste maintenant les compagnies électriques et peut-être les compagnies de chemin de fer”, a commenté Francis Lun, directeur général de Fulbright Securities à Hong Kong.
“Il sera donc difficile (pour Hong Kong) d’occuper la première place du podium trois ans de suite”, a-t-il ajouté.
à la Bourse de Hong Kong, le 4 novembre 2010 (Photo : Mike Clarke) |
La place de Hong Kong a largement bénéficié des décisions de Pékin de privatiser ses entreprises publiques.
“Hong Kong a bénéficié de cette politique et cela se poursuit, mais on ne peut pas rester trop dépendant du marché chinois”, a souligné M. Liu.
L’ancien territorire britannique attire aussi des entreprises d’autres continents, quelque 9% des entreprises cotées à Hong Kong n’étant pas chinoises.
En mai, le groupe français L’Occitane était devenu la première société française cotée à Hong Kong, levant 704 millions USD. Le géant minier brésilien Vale y est aussi coté, depuis début décembre, sous la forme de certificats de dépôt.
Et lundi, le groupe de distribution français Auchan a indiqué avoir lancé avec son partenaire taïwanais Ruentex la procédure devant conduire à la cotation à Hong Kong de leurs activités chinoises.
Le groupe russe Rusal, plus grand producteur mondial d’aluminium, est devenu en janvier dernier le premier groupe russe coté à Hong Kong, y levant 2,2 mds USD, mais soulevant de nombreuses critiques, en raison notamment de son lourd endettement et de soupçons de liens avec la mafia.
énérale de la Bourse de Hong Kong, le 16 juin 2010 (Photo : Mike Clarke) |
Une autre société, la chaîne de distribution d’équipements électriques et électroniques chinoise Gome, dont le fondateur Huang Guangyu a été condamné pour corruption, a également suscité des interrogations.
“Le comité de cotation de la Bourse de Hong Kong est soumis à de très fortes pressions pour autoriser des introductions”, assure Jamie Allen, secrétaire général de l’Association pour la gouvernance des entreprises.
Selon lui, il n’y a pas assez d’attention portée aux règles de protection des investisseurs ou celles concernant la gouvernance des entreprises dans le pays d’origine des entreprises candidates à une introduction.
“Cela met en danger la réputation de la Bourse”, ajoute-t-il, tout en estimant que “la Bourse peut aussi montrer du doigt les investisseurs, qui doivent être plus attentifs à ces questions”.
Même si Hong Kong possède également l’avantage d’offrir un système judiciaire hérité de l’époque britannique et des organismes de contrôle efficaces, elle ne doit cependant pas faire preuve de “suffisance”.
“Hong Kong offre des organismes de contrôle solides et possède un marché boursier qui peut compter sur beaucoup de liquidités”, estime M. Allen.
“Mais Shanghai améliore régulièrement son arsenal de régulation. Hong Kong ne doit donc pas se reposer sur ses lauriers, l’écart se réduira”, conclut-il.