étaire général de l’OCDE Angel Gurria, le 25 novembre 2010 à Bratislava (Photo : Samuel Kubani) |
[13/12/2010 09:09:26] PARIS (AFP) De “lourdes incertitudes” planent toujours sur la reprise dans la zone euro, qui sera “faible” et “lente”, a affirmé lundi l’OCDE qui appelle les dirigeants européens à “renforcer” la gouvernance et le cadre de gestion des crises ainsi qu’à assainir le système bancaire.
Dans son étude sur la zone euro, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que “la reprise est maintenant en cours”, mais qu’elle sera probablement “faible” et “lente”, d’autant que la réduction des déficits, “priorité immédiate”, pourrait “freiner” la croissance “à court terme”.
“La reprise demeure entourée de lourdes incertitudes”, explique donc l’organisation qui réunit les pays riches.
Selon elle, “il est crucial que le système bancaire retrouve sa bonne santé pour soutenir la croissance”. Pour cela, “de nouvelles opérations de recapitalisation des banques pourraient être nécessaires”, mais il faut, dès que possible, “mettre fin au soutien du système financier”.
“Tous les pays devraient avoir un ensemble complet d’instruments crédibles, efficaces et harmonisés pour le règlement des défaillances bancaires”, insiste l’OCDE, qui suggère que “les tests de résistance soient réalisés régulièrement et davantage harmonisés”.
“Dès qu’apparaîtront des risques à la hausse pour la stabilité des prix à moyen terme, il faudra mettre fin aux mesures de relance monétaire” adoptées par la Banque centrale européenne (BCE), ajoute l’organisation.
En outre, la gouvernance de l’Union économique et monétaire doit être “renforcée”, car elle “est venue compliquer la coordination de la réponse à la crise, l’échelon national conservant un grand nombre de pouvoirs et les échelons de l’UE et de la zone comportant de multiples acteurs”.
Cette meilleure gouvernance doit prévoir une surveillance accrue des déficits budgétaires et de l’endettement au sein de la zone euro, avec à la clé des sanctions, y compris financières, “appliquées quasi-automatiquement”.
De la même manière, l’OCDE, dont le siège est à Paris, recommande à la zone euro de se doter d’un “mécanisme crédible de gestion des crises budgétaires”. “Le dispositif devrait comprendre un mécanisme permanent de soutien de la liquidité, soumis à de strictes conditions”, dont le non respect aboutirait à la suppression de l’aide.
Le rapport met aussi l’accent sur “les déséquilibres très marqués dans certains pays”, qui “se sont accumulés” avant la récession et qui ont aggravé la crise dans les Etats concernés, “avec des retombées dans l’ensemble de la zone euro”.
Le rééquilibrage “prendra du temps” et sera “difficile”, surtout dans les pays très déficitaires où il faudra, selon l’organisation, adopter “une très grande rigueur dans le domaine des salaires et des prix” pour regagner en compétitivité. “Une baisse des salaires et des prix ne saurait être exclue et, dans certains cas, pourrait devenir inévitable”, préviennent les auteurs de l’étude.
Face aux déséquilibres, ils prônent une nouvelle “approche globale” de la gestion économique et financière, appelant à “éviter à l’échelon national des politiques non viables qui peuvent avoir des retombées extérieures”.