Le “dircab” de Lagarde pressenti pour succéder à Lauvergeon à la tête d’Areva

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économie Christine Lagarde (D) et son directeur de cabinet Alexande Juniac (C) quittent le Palais de l’Elysée, le 5 mars 2010. (Photo : Bertrand Guay)

[13/12/2010 18:39:42] PARIS (AFP) La course à la succession d’Anne Lauvergeon à la tête d’Areva semblait amorcée lundi, avec l’évocation par le journal Libération d’une nomination d?Alexandre de Juniac, directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, à la présidence du groupe nucléaire public.

La commission de déontologie va se réunir mercredi pour étudier la possibilité de cette nomination, selon le site internet du quotidien.

Le mandat d’Anne Lauvergeon, 51 ans, qui préside Areva depuis 11 ans, prend fin en juin 2011.

Sa succession fait l’objet de rumeurs récurrentes. “Atomic Anne”, comme l’appellent les Américains, entretient en effet des relations tumultueuses avec ses autorités de tutelle, en particulier avec Nicolas Sarkozy.

L’ancienne sherpa de François Mitterrand est la seule femme à la tête d’une multinationale française. En juin 2010, le magazine Forbes la classait 24e femme la plus puissante du monde, et première Française devant Carla Bruni-Sarkozy (35e) et devant la ministre de l’Economie Christine Lagarde (43e).

Les 14 membres de la commission de déontologie, issus des grands corps de l’Etat, devront contrôler si le départ de M. de Juniac pour Areva présente des risques d’éventuels conflits d’intérêt.

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à Paris (Photo : Bertrand Guay)

La loi de 1993 encadre strictement tout parachutage, rappelle Libération. Elle dispose qu?il est “interdit” à un fonctionnaire d?aller travailler dans toute société de droit privé lorsque l?intéressé a eu dans ses fonctions la charge d?en “assurer la surveillance” ou “de proposer directement à l’autorité compétente des décisions relatives à des opérations réalisées par cette entreprise ou de formuler un avis sur de telles décisions”.

Au sein du cabinet de Christine Lagarde, Alexandre de Juniac a supervisé le dossier de l’augmentation du capital du groupe nucléaire public Areva. L’opération a été bouclée il y a quelques jours à peine.

Interrogé par l’AFP, Bercy s’est refusé lundi à tout commentaire.

L’entourage de M. de Juniac a dit à Libération : “On veut faire les choses proprement et savoir simplement s’il lui est possible de faire acte de candidature”. Dans le dossier Areva, Alexandre de Juniac “était surtout un exécutant des décisions stratégiques qui étaient décidées à l?Elysée”, a tenu à rappeler cette source.

A la suite de la polémique autour de la nomination de l’ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée, François Pérol, à la tête de Caisse d’Epargne-Banque Populaire, le Parlement avait adopté en 2009 un amendement prévoyant l’autosaisine de la commission de déontologie.

En mai 2009, cette commission avait autorisé le précédent directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard, à rejoindre France Télécom en tant que directeur général délégué.

Selon son site internet, la commission de déontologie doit bien se réunir mercredi mais l’ordre du jour de la réunion n’est pas précisé.

Outre M. de Juniac, le nom de Denis Ranque, ex-patron du groupe électronique Thales, circule pour sa succession.

Le conseil de surveillance d’Areva a approuvé samedi une augmentation de capital de 900 millions d’euros, dont 600 millions apportés par le fonds souverain du Koweit et 300 millions par l’Etat français.

Areva est détenu à plus de 93% par l’Etat français.